Aziz Akhannouch, bille en tête

Le patron du RNI s'attaque au PJD à Dakhla

Le président du RNI impressionne de plus en plus l’électorat marocain. A Dakhla, il s’est illustré par un discours fort et puissant qui critique fortement le PJD, son allié dans le gouvernement.

C’est dans une salle archi comble, située au centre de Dakhla, à proximité du palais des congrès, que le Rassemblement national des indépendants a tenu, samedi 23 février 2019, son meeting avec les militants de la région. Un meeting qui s’est déroulé en marge de la réunion délocalisée du bureau politique du parti. Ils étaient environ 4.000 à répondre présents à l’invitation du président du RNI, Aziz Akhannouch, qui a fait de cette région l’une de ses grandes priorités dans son programme politique.

Un fief prometteur
Le choix de Dakhla pour effectuer cette sortie politique n’est pas anodin. Deuxième chef lieu du Sahara marocain, après Laâyoune, cité moderne avec une ouverture sur le monde de plus en plus affirmée et un tourisme qui se développe d’année en année, Dakhla offre, en effet, tous les atouts d’un fief électoral prometteur et payant.

A l’instar des autres meetings, Aziz Akhannouch était entouré de sa garde rapprochée, constituée de ministres et de leaders dans le parti. Ce forum régional s’insère dans le cadre des visites organisées par le RNI dans différentes régions du Royaume en vue d’écouter de près les citoyens et de prendre connaissance de leurs problèmes ainsi que de leurs préoccupations prioritaires. Mais ce qui rend la rencontre de Dakhla probablement plus singulière que les autres, c’est qu’elle intervient un an jour pour jour après le lancement du processus de confiance Massar Attika, à Agadir, notant que cette initiative se veut pour le parti, une contribution à enrichir le dialogue au sujet du nouveau modèle de développement. Avec sa tenue décontractée, sa simplicité, son humilité ainsi que son style direct, Aziz Akhannouch impressionne de plus en plus l’électorat marocain.

A Dakhla, il s’est illustré par un discours fort et puissant qui critique fortement le PJD, son allié dans le gouvernement. Il ne s’agit certainement pas de la première fois où le patron du RNI s’en prend au PJD. On se souvient tous des attaques particulièrement virulentes proférées par les dirigeants du RNI, dont le ministre de la jeunesse et des sports, Rachid Talbi Alami. Ce dernier, pendant l’université d’été de la jeunesse du RNI, qui a eu lieu en septembre 2018, à Marrakech, avait ouvertement qualifié le PJD de parti qui cherche à détruire le pays. Une accusation grave qui failli éclater la coalition gouvernementale.

Un démenti cinglant
La même tonalité s’est reproduite à Dakhla mais cette fois-ci avec un fait nouveau: pour répondre à l’ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui ne se lasse jamais de dire que son parti est derrière le lancement de nombreux projets sociaux au profit de la population marocaine, particulièrement le programme d’aide aux femmes veuves, Aziz Akhannouch vient y apporter un démenti cinglant et clame haut et fort que tous ces projets sociaux sont des initiatives exclusivement royales.

«C’est le Roi Mohammed VI qui a donné ses instructions pour la création d’un registre social unique qui sera destiné aux personnes vulnérables et non pas aux personnes qui vous aident ou qui ont voté pour vous». «C’est le Roi Mohammed VI qui a donné ses instructions pour le lancement du RAMED. Il est le fondateur du Fonds d’appui à la cohésion sociale. Il est aussi le fondateur de l’Initiative nationale pour le développement humain», explique, en effet, Aziz Akhannouch.

Ce dernier ajoute que «le Plan Maroc Vert est un projet royal, et son succès revient à S.M. le Roi. La mobilisation des terres collectives (soulaliyate) pour la mise en oeuvre de nouveaux projets est aussi une initiative royale. Halieutis est aussi un plan royal».

Sorties médiatiques
Pour Aziz Akhannouch, il ne s’agit pas de décrédibiliser l’action des partis politiques, mais il a tout simplement essayé de replacer l’action politique dans un contexte national, dirigé et guidé par S.M. le Roi Mohammed VI.

D’aucuns pensent que l’intention de Aziz Akhannouch était aussi de recadrer les propos de l’ancien chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui à travers ses récentes sorties médiatiques, a voulu effacer les efforts des autres partis pour mettre en lumière le PJD.

Aveuglé par son désir de faire son come- back en politique après le limogeage royal, Abdelilah Benkirane s’en mord probablement les doigts après la polémique dont il a fait l’objet suite aux révélations sur sa retraite exceptionnelle. Pour les analystes politiques, Aziz Akhannouch ne joue pas sur ce terrain-là, mais il reste déterminé à faire avancer son parti sur l’échiquier politique en lui garantissant des chances de succès pendant les futures échéances législatives prévues en 2021. D’ic là, les dirigeants du PJD doivent certainement trembler.

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