Fin d’un procès qui a tenu en haleine l’opinion publique durant des mois. Dr Hassan Tazi n’a pas été condamné pour le chef d’accusation gravissime de traite des êtres humains. Incarcéré depuis le 3 avril 2022 à la prison de Oukacha à Casablanca, Dr Tazi, célèbre chirurgien esthétique, propriétaire alors de la clinique Tazi sur la corniche casablancaise et la clinique Achifa, a dû quitter la prison dans la nuit de vendredi 3 mai à samedi 4 mai 2024.  La Chambre criminelle de première instance près la Cour d’appel de Casablanca, présidée par le juge Ali Tarchi, l’a condamné à 3 ans de prison, dont deux avec sursis. Le chef d’accusation retenu contre lui est l’incitation des certaines personnes, accusées dans la même affaire et des témoins, à faire de fausses déclarations. Son épouse a quant à elle écopé de 4 ans de prison et son frère de 5 ans. D’autres accusés ont été également condamnés à la prison ferme, mais aucune peine ne dépasse les cinq ans de prison ferme.

L’affaire concerne des dons perçus par la clinique Achifa pour couvrir des frais d’hospitalisation et d’opérations chirurgicales au profit de malades démunis. Mais selon l’accusation, les factures étaient gonflées et le procédé aurait tourné en une machine de cash au profit de certains accusés. Dr Tazi a depuis le déclenchement de la procédure nié toute implication. Dans son dernier mot devant le tribunal, vendredi soir, il a remercié le procureur général l’ayant qualifié de « médecin émérite ». Mais, dit-il, si des dysfonctionnements ont été constatés dans la gestion des affaires de la clinique, je n’en suis pas responsable. Il a demandé son acquittement et a demandé à la cour la clémence pour son épouse et son frère…

Finalement la cour n’a pas retenu la traite des êtres humains contre les accusés. Ce qui répond à la demande de la défense et explique les peines modérées prononcées cette nuit.