Asmaa El Arabi, 24 ans, nouvelle coqueluche des réseaux sociaux
Asmaa El Arabi est la nouvelle coqueluche des réseaux sociaux. Sur sa page Facebook «The Tberguig», cette jeune humoriste partage ses vidéos, imitations de personnages-clichés purement marocains. On a droit à Latifa Faqass, «Licence en hchouma, doctorat en swab et coach en tbaakik », à Fatna, la femme de ménage employée dans une famille aisée. Les caricatures subtiles de la jeunesse dorée de la métropole ne sont pas en reste. La maman hésitante entre tradition et modernité, la fonctionnaire, la voyante hyper connectée, le taximan casablancais qui vous conduit là où il veut, l’hôtesse de l’air d’une compagnie nationale qui vous accueille au bord du Boeing comme s’il s’agissait de son avion… Tout y passe, toutes les classes, du plus riche au plus démuni. A chaque portrait, la grimace, le petit accessoire et le langage qui vont avec. Avant les vidéos, Asmae a commencé par l’écriture, en collaborant avec des journaux comme La Nouvelle Tribune. Elle continue d’écrire aujourd’hui, notamment pour Grazia.
Ce qui l’inspire dans ses écrits comme dans ses sketchs? «La rue, l’humain. Les gens qui m’entourent. Je les affectionne autant que les personnages que j’incarne», dit-elle. En effet, les mimiques, les imitations d’Asmaa, bien que révélatrices des contradictions de la société marocaine, restent touchantes, bienveillantes. Loin de toute méchanceté gratuite, elles émanent d’un sens aigue de l’observation, d’un véritable amour et intérêt pour l’autre. D’ailleurs bien qu’elle habite à Paris, elle confie «hanter les rues de Casa, même de l’autre côté de la Méditerranée». Et pour cause, comme elle le dit elle-même, «j’ai un amour inconditionnel pour mon pays, et la proximité humaine exceptionnelle qui y règne. Et ce, même en étant allée au bout du monde».
Humour à la marocaine
C’est en mimant sur Snapchat, un simple «hmmm téléphonique» authentiquement marocain, que Asmaa El Arabi a fait le ses premières vidéos virales sur le net. Aujourd’hui, elles sont partagées par milliers sur les réseaux sociaux. «The Tberguig» compte ainsi près de 52.000 fans sur Facebook, et de 7.000 sur Instagram. Son style est régulièrement comparé par ses admirateurs à celui de Gad Elmaleh et Hanane El Fadili, deux figures de l’humour à la marocaine. Mais force est de l’avouer, Asmaa se distingue. Elle se présente ainsi: «24 ans, née le 4 novembre, signe astro-illogique, Scorpion, mais en moins messmoum». Les jeux de mots, l’autodérision représentent chez elle une nature. «Le Rire est une quasi panacée. Rire de tout soigne et je dois dire que c’est en moi, dans la famille, depuis toujours», explique ce talent qui a plus d’une corde à son arc.
Outre les vidéos et l’écriture, notre jeune artiste collabore aussi avec différentes marques sur différents projets en parallèle entre Casablanca et Paris. Elle fait aussi ses premiers pas sur la scène. Elle s’est ainsi produite au Studio des Arts de Casablanca le vendredi 13 Janvier 2017, en première partie du chercheur Idriss Aberkane, qui venait y faire une conférence sur l’enseignement.
Mais faire rire est loin d’être pour l’instant le métier de Asmaa. Cette lauréate du Lycée Lyautey est actuellement en fin de cursus dans une École de commerce en Finance d’entreprise à Paris. Elle se prépare ainsi à une carrière bien cadrée avec la scène qui n’est toujours pas loin. «Je commence à écrire au fur et à mesure des opportunités qui se présentent à moi. Ce qui est certain, c’est qu’il n’y aura pas que «One» sur scène, je veux que ce soit un Derb Omar de personnages... Si Dieu le veut, always..», lance Asmaa à propos d’un éventuel prochain spectacle. Ce qui est encore plus sûr, c’est que notre jeune humoriste se fraye son bonhomme de chemin, avec brio et bonheur