Fouzi Lekjaâ. Le pari du professionnalisme.
Enfin le Maroc devrait se doter d’une ligue de football professionnel. Les membres du comité directeur de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), réunis le 2 mars 2015, avaient à l’unanimité adopté le projet de statuts de la Ligue nationale de football professionnel (LNFP). Un communiqué de la FRMF avait détaillé que la LNFP allait tenir son assemblée générale constitutive élective le mercredi 25 mars 2015. En quoi une ligue de football professionnel est-elle importante? Il faut rappeler que le football national avait entamé sa professionnalisation en 2011. Cette année-là les clubs nationaux avaient adopté, sous l’impulsion du ministère de la Jeunesse et des Sports, dirigé par Moncef Belkhayat, des cahiers des charges contraignants, ceux ne pouvant y souscrire risquant de se faire exclure du championnat. Les critères touchaient aux aspects techniques, infrastructurels, administratifs, juridiques et financiers.
Ainsi désormais, des clubs comme le Fath de Rabat, qui bien qu’il ne fasse pas vraiment de vague, disposant d’une base de supporters restreinte dans la capitale, présentent un modèle de gestion conforme aux standards internationaux. Cela dit, le club r’bati n’a pas fait tant d’émules que cela, et le Maghreb de Fès notamment, jusqu’à l’élection du président Rachid Ouali Alami en octobre 2014, avait longtemps fait face à de graves ennuis financiers. D’autres clubs ont également du mal à joindre les deux bouts, et sans doute nombre d’entre eux auraient frôlé la paille si ce n’était l’apport des autorités locales, voire celui plus fugace d’un généreux et opportun sponsor.
C’est dans ce sens que s’inscrit la mise en place de la LNFP. C’était d’ailleurs, outre les résultats des sélections nationales, l’autre principal axe de campagne du président de la FRMF Fouzi Lekjaâ, élu en avril 2014 grâce en grande partie au soutien des clubs.
Sociétés sportives
Ainsi comme l’explique le comité directeur de la fédération, la LNFP aura pour tâche «d’organiser, de gérer et de coordonner les compétitions et manifestations sportives à caractère professionnel auxquelles prennent part les associations sportives et les sociétés sportives membres de la fédération». C’est pratiquement le même modèle que l’on retrouve en France avec la Ligue de football professionnel (LFP), mais également en Tunisie et en Algérie. Le Maroc est pour ainsi dire le dernier pays du Petit Maghreb à sanctionner la mue de son championnat national. Mais c’est bien sûr en matière de commercialisation desdites compétitions que l’apport de la LNFP devrait le plus se ressentir. En effet, la mise en place de la ligue aura comme conséquence l’installation de structures à même de commercialiser au mieux les différents événements organisés à l’échelle nationale, à commencer par les championnats de première et deuxième divisions – seuls les deux premiers étages sont concernés par la professionnalisation. L’on parle également depuis l’élection de M. Lekjaâ de la création d’une Coupe de la Ligue sur le modèle de la Coupe du Trône mais à laquelle ne prendraient part que les clubs professionnels.
Monde amateur
Le but est de susciter une nouvelle demande et d’assurer aux clubs indiqués des revenus supplémentaires, que ce soit en termes de billetterie que sur le plan des droits de retransmission télévisuels. Le principe d’une Supercoupe mettant aux prises le champion national au vainqueur de la Coupe du Trône, et dont une seule édition, remportée en 1976 par le Chabab de Mohammédia, a au jour d’aujourd’hui été tenue, avait été entériné dès 2010 et pourrait voir le jour cette année 2015. A noter qu’en juillet 2014, M. Lekjaâ avait révélé que s’agissant par ailleurs du football amateur, les statuts d’une ligue complètement dédiée avaient été amendés par le parlement. Le monde amateur regroupe la plus importante partie des 90.000 licenciés, aux dernières estimations de la FRMF, que compte le football national.
En continu
La professionnalisation du football national en marche
- par Wissam El Bouzdaini
- 17-03-2015
- Sport