L’OTAN renforce sa coopération militaire avec le Maroc

REPORTAGE. Quand ils  parlent du Maroc, les  hauts responsables de  l’Organisation du traité de  l’Alliance atlantique Nord  (OTAN) évoquent souvent  un partenaire stratégique,  privilégié et très fiable. Outre  le dialogue politique, le Maroc  entretient des relations  militaires fortes avec l’OTAN. REPORTAGE. Quand ils parlent du Maroc, les hauts responsables de l’Organisation du traité de l’Alliance atlantique Nord (OTAN) évoquent souvent un partenaire stratégique, privilégié et très fiable. Outre le dialogue politique, le Maroc entretient des relations militaires fortes avec l’OTAN.

Pendant un matin  du jeudi 12 mars  2015 un peu frisquet  mais ensoleillé, les  journalistes marocains  en mission à Bruxelles quittent  l’hôtel où ils sont hébergés et se  dirigent vers le quartier général  de l’OTAN (Organisation du traité  de l’Alliance atlantique Nord). Un  building très vaste et ultrasécurisé,  à quelques kilomètres seulement  de l’aéroport. Pour y entrer, une  fouille corporelle totale s’impose  aux visiteurs. Tellement le lieu  est stratégique et abrite l’une des  forces militaires internationales les  plus importantes.
Plusieurs hauts responsables de l’OTAN se sont succédé à la salle  de réunion pour exposer aux  journalistes les transformations de  cette organisation et son ouverture  vers les pays de la Méditerranée et  du Moyen-Orient.

Des rapports pragmatiques
Le plus haut gradé d’entre eux, en  l’occurrence James Appathurai,  secrétaire général adjoint délégué  pour les affaires politiques et la  politique de sécurité de l’OTAN,  explique que «celle-ci n’est pas  seulement une organisation de  guerre mais aussi de paix car  elle contribue, avec les moyens  militaires dont elle dispose, à  maintenir la stabilité dans certains endroits à conflit». Les succès des  missions militaires de l’OTAN au  Kosovo et en Bosnie sont souvent  cités comme exemples de cette  efficacité internationale. Mais son  intervention militaire en Libye en  mars 2011 demeure, pour certains,  inachevée en raison de l’éclatement  de la guerre civile dans ce pays du  Maghreb dirigé pendant 42 ans par  une dictature sanguinaire.
Pour Nicola de Santis, chef de  la section des pays du dialogue  Méditerranéen, «l’OTAN n’a pas  été autorisée, contrairement à son  travail au Kosovo et en Bosnie, à  déployer des troupes au sol en  Libye. La Ligue arabe s’y est opposée  d’une manière ferme. D’où les  critiques que nous avons essuyées,  qui sont pour moi infondées».  James Appathurai et Nicola de  Santis reconnaissent toutefois le  rôle important que le Maroc a joué  dans les différentes missions de  l’OTAN.

Partenaire privilégié
Considéré comme un partenaire  stratégique de l’organisation  atlantique, le Maroc a signé, en  2005, l’accord de sécurité qui lui a  été proposé par l’alliance. Outre le  caractère historique qui en constitue  la spécificité, les relations entre le  Maroc et l’alliance se distinguent  par leur régularité et leur caractère  concret et pragmatique.
En témoigne la participation sur le  terrain des Forces armées Royales  (FAR) aux côtés des forces de l’OTAN  dans le cadre des opérations de  maintien de la paix en Bosnie, au  Kosovo et en Libye. «Au moment  où certains Etats membres de  l’OTAN se sont désengagés au  Kosovo, le Maroc a décidé d’y  maintenir une compagnie d’un  effectif de 150 hommes des Forces  armées Royales», se félicite le  Lieutenant colonel Abdelkhalek  Raji, représentant de l’armée  marocaine à l’OTAN.
Le statut de “partenaire privilégié” de l’OTAN, que le Maroc a pu obtenir  en 2012, a donné un nouveau  souffle à la coopération militaire  entre les deux parties. C’est ce  que confirme le Lieutenant colonel  Henri Lembaré, membre de l’étatmajor  international de l’OTAN.
Cet officier militaire français,  très sympathique malgré son  regard austère, explique que les  forces armées marocaines ont,  notamment, participé à 42 activités  de coopération militaire de l’OTAN,  59 en 2013 et 25, jusqu’à présent,  en 2015. De même, le Maroc  participe de manière régulière aux  réunions de consultation du comité  militaire avec les pays du Dialogue  Méditerranéen, lesquels se tiennent  deux fois par an au niveau des chefs  d’état-major de la défense.
Dans ce cadre, le Général de brigade  Mohamed Roudaby, chef de la  division renseignement de l’étatmajor  des Forces armées royales,  s’est rendu à l’état-major de l’OTAN,  le 22 janvier 2015, pour participer  à la réunion du comité militaire  en session des chefs d’état-major de la défense. Les escales des  groupes maritimes permanents  de l’OTAN constituent un autre  aspect important de la coopération  militaire avec le Maroc.

Manoeuvres militaires
A titre d’exemple, le deuxième  groupe permanent de l’OTAN de  lutte contre les mines a fait escale  dans le port de Casablanca, du 8  au 12 mars 2012, et le deuxième  groupe permanent à nouveau à  Casablanca, du 26 au 28 octobre  2013. Ces escales sont l’occasion  d’échanges et d’interactions  multiples comme, par exemple,  l’exercice Passex, avec la marine  marocaine au départ du port de  Casablanca, le 28 octobre 2013, avec  la participation de la frégate Sultan  Moulay Ismail, de la Marine royale.  En mai 2015, le Maroc participera à  une grande manoeuvre militaire de  l’OTAN, qui aura lieu en Espagne.  Une manoeuvre qui annonce  probablement de nouvelles  actions militaires de l’OTAN dans  le monde.

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