Le partenariat Maroco-Russe promis à se renforcer

Préparatifs de la commission mixte Maroc-Russie


Nasser Bourita,et SergueïLavrov.

Entre Rabat et Moscou, il est question de renforcer les relations économiques, mais surtout le partenariat stratégique approfondi scellé au cours de la visite royale de mars 2016 dans l’Oural et donc de rapprocher les vues diplomatiques entre les deux capitales.

Les préparatifs de la 8ème session de la Commission mixte Maroc-Russie, prévue au cours du premier semestre de l’année 2021, se poursuivent. Dans ce sens, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a tenu, mercredi 2 décembre 2020, avec le ministre de l’Agriculture russe, Dmitry Patrushev, une réunion par visioconférence pour “oeuvrer à compléter le cadre juridique et à explorer les secteurs dans lesquels [Rabat et Moscou] peuvent collaborer”, selon ce qu’a indiqué le chef de la diplomatie aux médias. Car c’est de là qu’il devrait être principalement question au cours de la Commission mixte, dont la septième session s’était tenue début octobre 2018 à Rabat.

Ainsi, si les relations entre les deux capitales ont connu un élan important au cours de la seconde moitié de la décennie écoulée, surtout suite à la visite effectuée par le roi Mohammed VI en Russie en mars 2016 et qui avait donné lieu à la signature d’un partenariat stratégique approfondi avec le pays de Vladimir Poutine, il n’en reste pas moins que beaucoup reste encore à faire. M. Bourita a notamment cité, au cours de son intervention, les secteurs de l’agriculture, de la pêche -qui, d’ailleurs, vient de faire l’objet d’un nouvel accord bilatéral, huitième du nom depuis 1992, validé ce 3 décembre par le gouvernement Saâd Eddine El Othmani-, de l’industrie et de l’énergie ainsi que les domaines de la technologie, de la recherche scientifique et de la formation, de l’industrie de la défense et de la lutte contre le terrorisme: vaste programme en soi, puisque l’ambition du Maroc n’est rien moins que de s’ériger, à l’avenir, comme premier partenaire de la Russie dans le monde arabe et en Afrique, alors qu’il y est actuellement classé respectivement deuxième et troisième.

Pour sa part, la Russie s’intéresse surtout, comme en a fait M. Patrushev l’indiscrétion également face aux médias, aux domaines industriel, agricole, chimique et énergétique, et il a ouvertement fait part de l’intention des exportateurs russes de placer leurs billes sur le marché agraire national.

Soutien au cessez-le-feu
Le responsable a, soit dit en passant, regretté que le commerce maroco-russe ait été affecté, au cours des derniers mois, par la pandémie de Covid-19 et a souhaité qu’à l’avenir le trend baissier actuellement enregistré soit incessamment inversé. Ceci dit, il est indéniable qu’il existe, au-delà de ces questions d’ordre principalement économique, un intérêt diplomatique mutuel, en ce sens que la Russie cherche depuis de nombreuses années à renforcer sa présence sur le terrain arabe et africain, où le Maroc dispose d’entrées à même de lui donner le statut d’interlocuteur privilégié, tandis que le Royaume cherche surtout à s’assurer la neutralité de Moscou dans le conflit du Sahara marocain, alors que la capitale russe est la principale exportatrice d’armes en Algérie et qu’elle ne manque pas d’en tenir compte dès lors qu’elle doit prendre position.

À cet égard, M. Bourita vient, ce 3 décembre, de s’entretenir pour la troisième fois en moins de trois mois avec son homologue russe Sergueï Lavrov, qui lui a exprimé le soutien de la Russie au cessez-le-feu en dépit de la rupture décrétée le 13 novembre par le mouvement séparatiste du Front Polisario après que les Forces armées royales (FAR) l’eurent délogé de la zone tampon de Guergarat. Les deux diplomates ont, dans le même sillage, réitéré leur engagement pour continuer à oeuvrer, conjointement, en Afrique pour la stabilité et le développement des pays africains, notamment ceux de la région du Sahel, selon ce qu’a révélé le ministère des Affaires étrangères.

Articles similaires