“LAAYN”, est un musicien virtuose qui se cache derrière ces cinq lettres. Il s’appelle Adnan Laâyouni. Son idée de redéfinir une partie de notre patrimoine musical est assez originale. Reprendre Settati, Hajja El Hamdaouia et Al 3loua avec un arrangement musical plus Rock n’est pas une chose facile. «Tout a commencé avec le Covid. Ce confinement imposé par la crise sanitaire a tout chamboulé dans ma vie et mes activités de production en audiovisuelle. Après avoir eu un peu marre, je me suis retourné vers la musique. J’ai repris ma guitare et ai commencé à faire des nouvelles compositions. Mon choi a été porté sur notre riche musique populaire», se souvient-il.

Et de poursuivre : «Je n’ai pas d’objectif particulier. Je veux juste simplement la musique traditionnelle que j’aime à ma façon sur un instrument électrique moderne. Mon but est de revisiter le répertoire de ce genre artistique et traditions musicales marocaines ancestrales appréciables. Ma démarche est davantage expérimentale en imaginant les auteurs de l’autre époque qui rééditent et actualisent leur musique avec des instruments modernes : clavier, guitare et batterie».

Tradition et modernité
«Rock the 3ayta», «Dabay Ji» Hajja El HAmdaouia et «Don’t Fry Fish on my Back» où il revisite l’un des stars de la chanson populaire Statti sont les premiers singles déjà diffusés de son album. Une autre dynamique de création ou chaque rythme est travaillé à part. Adnan essaye d’enregistrer d’une façon particulière afin de sortir la polyphonie de ses morceau préférés. «Il existe plusieurs harmonies, voix et parties bien mélodiques dans chaque chanson choisie. Ce répertoire est très riche. C’est bien travaillé et spécifique comme variété musicale. Nous avons l’habitude uniquement de voir cela comme folklore, festivités des occasions et des cérémonies, alors que c’est une musique bien élaborée. Et pas si simple que l’on croit», abonde-t-il. C’est un peu étrange pour un musicien qui ne jure que par le son Rock.

LAAYN est l’un des fondateurs de la scène Rock/Hard Rock marocaine avec d’autres musiciens. Total Eclipse au départ puis le groupe franco-marocain Sikkis avant de troquer sa guitare pour se lancer dans une carrière en production de court-métrage, des émissions pour la télévision. C’est un de ses amis qui lui ont encouragé à faire un album après avoir écouté son premier single «Rock the 3ayta», ce titre qui rappelle, à la fois, d’ailleurs «Rock the Casbah» qui est l’une des chansons les plus connues des Anglais The Clash et le film franco-marocain de Leila Marrakchi avec le célèbre acteur Omar Sharif, la Palestinienne Hayam Abbas et Nadine Labaki la Libanaise. Ce «Rock the 3ayta» avec «Dabay Ji» Hajja El Hamdaouia et «Don’t Fry Fish on my Back», où il revisite l’un des stars de la chanson populaire Statti, sont les premiers singles déjà diffusés de son album que LAAYN est en cours de produire avec un de ses acolytes.

Il rappelle que : «Mon ami m’a carrément suggéré d’expérimenter à ma manière notre musique populaire de notre enfance avec nos parents, de sortir quelque chose de génial et de faire des riffs de guitare 100% chaâbi. Et c’est de cette façon que j’ai pu reprendre le fameux tube de Hajja El Hamdaouia Dabay Ji avec ses propres sonorités à la guitare que vous pouvez écouter sur YouTube. Et ensuite j’ai enchainé avec une reprise de Statti» LAAYN a déjà dans son actif d’autres pépites de Tagada et Mesnaoua. Ce qu’il faut pour offrir une fusion réussie des grands maîtres de la musique populaire. Une façon de leur rendre hommage et mettre en avant une musique profondément enracinée au Maroc mêlant tradition et modernité avec un esprit Rock’n’roll.