ABDESSAMAD TOURAB, La formidable odyssée d’un ancien enfant de la rue



La vie de Abdessamad Tourab, moniteur de surf et vedette du film Ali Zaoua, est un véritable conte de fée.

De l’enfer ténébreux de la rue au monde sublime du sport et du cinéma. C’est le fabuleux destin de Abdessamad Tourab, un jeune homme de 32 ans dont la vie est un véritable conte de fée, semblable à que l’on voit dans les films de fiction. Grâce à un physique athlétique et une volonté de fer, il exerce actuellement le métier de moniteur de surf dans une école réputée dans la métropole économique, Casa Surf House. Une école qu’il a intégrée en 2016. Tous les jours, pendant l’été, il donne des cours de surf aux jeunes Marocains et étrangers amateurs de ce sport. Il leur parle en français bien qu’il soit analphabète, ayant quitté l’école très jeune.

Maturité prématurée
La langue française, il l’a apprise en compagnie d’un Français, Laurent Miromord, avec qui il a appris également l’activité du surf. «C’est un homme à qui je dois beaucoup. Il m’a tout appris. Il m’a aussi aidé financièrement. Je n’oublierai jamais tout ce qu’il a fait pour moi», nous explique Abdessamad Tourab. C’est en 2003 qu’il a commencé à travailler avec ce Français qui possédait une école de surf à El Oualidia. Deux ans plus tard, Abdessamad Tourab devient champion du Maroc du Surf en 2005. Une consécration pour ce fils d’une famille pauvre, issue des milieux populaires défavorisés. Mais, avant le sport, c’est au cinéma qu’il a réussi à se faire un nom. Repéré par le réalisateur marocain Nabil Ayouch, qui l’a embauché pour jouer dans son célèbre film Ali Zaoua, sorti en 2001. Un grand succès cinématographique qui a traité de la grande problématique des enfants de la rue. Abdessamad Tourab, qui n’avait alors que 13 ans et bien qu’il n’ait jamais fait de cinéma, joue dans ce film le rôle principal, à savoir Ali Zaoua, désigné «le prince de la rue». Le moins que l’on puisse dire est que ce rôle lui a permis de s’offrir une seconde vie plus digne et plus prospère après avoir goûté aux affres de la rue.

Très jeune, à l’âge de 8 ans, Abdessamad Tourab décide de quitter l’école ainsi que le milieu familial pour aller travailler dans le port de Casablanca. Un milieu difficile où il vit également. Grâce à sa maturité prématurée, son sérieux et son goût pour l’effort, les pêcheurs l’avaient surnommé «Saddam», en référence à l’ancien président de l’Irak. Un surnom par lequel ses copains d’enfance l’appellent toujours. Débrouillard, il parvenait à gagner beaucoup d’argent, en moyenne 300 dirhams par jour, et en redonne une bonne partie à sa famille, qui vit dans l’ancienne médina de Casablanca.

La chaine de télévision française TV5 lui avait consacré à l’époque un grand reportage dans lequel Abdessamad raconte toute son histoire. Aujourd’hui, il est fier de tout ce qu’il a accompli, mais son rêve actuel est de créer sa propre école de surf. Un rêve qu’il entend réaliser tôt ou tard. Mais grâce à sa ténacité et le soutien de certaines personnes dont il est proche, il entend aller jusqu’au bout de ses ambitions.

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