Adoption de la loi-cadre relative au système de l’éducation et de l’enseignement

Rendre le moral à l’enseignant

La mise en œuvre réussie de la réforme de l’éducation passe plus que jamais par un accompagnement solide de l’enseignant sur le plan pédagogique et moral

Le projet de loi-cadre sur l’éducation et l’enseignement qui vient d’être approuvé, lundi 22 juillet 2019, par les députés de la première chambre pourrait être adopté, après examen de la deuxième, avant la clôture du Parlement. Une étape importante vient, ainsi, d’être franchie après plusieurs mois de blocage. Est-ce à dire que notre système d’enseignement sera sauvé pour autant ? Rien n’est moins sûr. Tant qu’on n’aura pas pris au sérieux le moral de nos enseignants, la réforme manquerait l’un de ses véritables objectifs : un enseignement de qualité par des enseignants de qualité.
Or, jusqu’à aujourd’hui, nos enseignants ont été, le plus souvent, livrés à eux-mêmes. Sans dignité matérielle et surtout sans formation pédagogique innovante. Sans formation continue aussi. Une formation continue seule à même d’être en mesure d’accompagner ne serait-ce que les changements apportés par la révolution des technologies dans les domaines de la communication et de l’information et les bouleversements provoqués par l’économie de la connaissance et du savoir. L’avenir de nos enfants est en jeu dans un monde qui ne pardonne pas à ceux qui n’ont pas su rattraper le retard à temps.

Parmi les retards que notre pays est en train de rattraper, il faut mentionner celui réalisé, enfin, au niveau du préscolaire. Pour saaid Amzazi qui s’adressait le 18 juillet 2019, aux participants de la journée nationale consacrée au préscolaire, « des progrès significatifs ont été enregistrés dans le nombre d’enfants ayant bénéficié du système ». En effet, au cours de cette année, ce sont pas moins de 799.937 enfants qui ont bénéficié de cet enseignement contre 699.265 en 2017-2018. Cela représente, dit-il, 55,76% des enfants en âge préscolaire contre 49,60% une année auparavant. Visiblement, l’objectif initial fixé par les services de l’Education nationale, qui était de 54,70% est largement dépassé. Ce changement est d’autant plus intéressant à signaler qu’il touche surtout l’école publique et le recrutement de pas moins de 38.058 éducateurs.

Éducateurs qui pour être amenés à s’occuper des enfants de 4 à 6 ans doivent être plus que jamais préparés à cette noble mission. Matériellement, pédagogiquement et surtout moralement. Sans cette préparation, et surtout sans réhabilitation de cette dignité de nos enseignants,  tellement perdue de vue de nos jours, ils ne peuvent réaliser les performances qu’on exigera d’eux.  Ainsi, s’il y a une clé de la réforme globale qu’il faut réactiver, celle de la formation des formateurs vient en premier lieu. Car si nous disposons de formateurs de bon niveau, nous obtiendrons un enseignement de bon niveau. La vocation d’enseigner n’est pas à la portée de tout le monde. Elle ne peut être acquise que grâce à une bonne formation non seulement initiale mais surtout continue. C’est la raison pour laquelle  le corps enseignant  doit plus que jamais bénéficier d’un accompagnement solide sur le plan pédagogique et moral.

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