"Le temps est pour la coopération Sud-Sud, et le Maroc est déjà dans cette logique", a déclaré Awa N’Diaye, présidente d'Espace Afrique International, lors de la conférence organisée par l'Observatoire International sur la Paix, la Démocratie et les Droits de l'Homme ce vendredi 1 mars 2024. Sa prise de parole, au cœur de la 55e session du Conseil des droits de l'homme, représente un appel à l'action pour les pays du Sahel et du Maghreb, soulignant l'importance cruciale de la coopération régionale dans le contexte de défis sécuritaires et de développement.

Dans sa déclaration, N’Diaye a abordé les problématiques majeures affectant le Sahel : coups d'État, conflits communautaires, et injustices sociales qui compromettent les efforts de développement dans une des régions les plus pauvres du monde. Avec une population projetée à 330 millions d'individus en 2050, vivant majoritairement avec moins de deux dollars par jour, l'urgence d'agir est palpable. La jeunesse de cette population, avec son potentiel énorme, est présentée comme un atout considérable, soulignant l'urgence d'aborder l'effervescence démographique avec des mesures efficaces.

"La première bataille à mener est celle de la paix et la stabilité dans le Sahel", a insisté N’Diaye, affirmant que "la paix est l'autre nom du développement". Elle a critiqué les changements anticonstitutionnels qui paralysent les stratégies de développement et a souligné l'importance de construire une stratégie de sécurité africaine, en collaboration avec l'Union Africaine et par l'unité entre les États du continent.

Saluant l'initiative marocaine pour son rôle dans le soutien économique des pays africains en difficulté, N’Diaye a mis en avant l'exemple du Maroc comme preuve que la coopération Sud-Sud n'est pas seulement possible mais essentielle. "On peut parler de coopération Nord-Sud comme on a l'habitude de le faire, mais le moment est pour une coopération Sud-Sud", a-t-elle souligné. 

"Le Maroc a prouvé qu'il est possible de mener par l'exemple en matière de coopération Sud-Sud. Leur engagement envers le développement et la stabilité dans le Sahel et le Maghreb est un modèle pour nous tous", a-t-elle souligné, reconnaissant l'importance des initiatives marocaines dans la promotion de la solidarité régionale.

N’Diaye a particulièrement mis l'accent sur les projets d'envergure entrepris par le Maroc, comme le projet de gazoduc, soulignant leur rôle dans le renforcement de l'intégration économique et le soutien aux économies africaines. "À travers des projets comme le gazoduc, le Maroc démontre son engagement à partager ses ressources et son savoir-faire pour le bien-être de toute l'Afrique. C'est la coopération Sud-Sud en action, une voie que nous devrions tous aspirer à suivre", a-t-elle déclaré.

La présidente a également fait allusion à l'approche proactive du Maroc en matière de sécurité et de développement, considérant ces éléments comme intrinsèquement liés. "Le Maroc comprend que la sécurité et le développement vont de pair. Leur stratégie pour bâtir la paix et promouvoir le développement dans le Sahel est une leçon d'unité et de solidarité", a-t-elle affirmé indirectement, valorisant la vision marocaine qui voit la stabilité comme le socle du développement.