LES CAISSES DE L’ETAT, VIDES, PAS VIDES ?

NOUVELLES NOMINATIONS AVEC SALAIRES MIROBOLANTS ET PRIMES…

A s’en référer au discours royal, les caisses de l’Etat sont vides et les finances publiques ne peuvent plus supporter de nouvelles dépenses ou des dépenses superflues. Mais le gouvernement agit comme si de rien n’était

Comprenne qui pourra! A s’en référer au discours du Roi Mohammed VI qui commémore le 67e anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple, le 20 août 2020, les caisses de l’Etat sont vides et les finances publiques ne peuvent plus supporter de nouvelles dépenses ou des dépenses superflues. «(…) Cet appui ne peut continuer indéfiniment, car les aides accordées par l’Etat excèdent ses ressources», avait alerté le Souverain dans son discours. Mais le gouvernement agit comme si de rien n’était. Ce qui fait penser que l’Etat a encore de l’argent à en dépenser à droite et à gauche.

A commencer par le décret du Chef du gouvernement El Othmani (publié au Bulletin officiel le 12 août 2020) portant sur la nomination des 11 membres de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE), dont 6 désignés par les deux présidents des deux chambres du Parlement et ténors du PAM et de l’USFP. Chacun des ces hauts fonctionnaires, dont on ignore encore la fonction exacte et l’utilité, bénéficie d’une rémunération mensuelle de plus de 70.000 dirhams. Rien que ça !

Ces nominations, qui pérennisent le système de la rente, ont bloqué ce qu’on peut appeler «la rentrée parlementaire». Lundi 31 août 2020, les membres du bureau du parlement ont refusé de se réunir avec Habib El Malki (président de la Chambre des représentants), en guise de protestation contre ses nominations de «militants» de son parti (USFP) comme membres de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE) sans concertation avec les autres partis politiques conformément à l’esprit de la Constitution de 2011.

La crise économique étant installée et les finances publiques dans le rouge même avant la crise sanitaire, le gouvernement ne se prive pas d’annoncer, dans quasiment chaque conseil de gouvernement, des nominations (placements de proches du parti) à des postes pompeux avec salaires mirobolants et des budgets sans réserve pour certains secteurs économiques plus que d’autres.

Le discours royal du 20 août 2020 a été un discours de vérité et a mis le gouvernement et les Marocains devant leurs responsabilités. Face à la rareté des recettes, le gouvernement a été invité, pour sa part, à les dépenser à bon escient. Mais comment cautionner donc des dépenses inutiles en ces temps de crise? Comment s’endetter (300 millions de dollars) en pleine crise sanitaire et économique pour la réforme de la fonction publique?!

Comme si c’était la priorité des priorités! Pourquoi s’endetter (300 millions d’euros) au profit de trois offices publics à un moment où l’on fait croire aux Marocains que le train de vie des administrations publiques allait être ralenti et que les nouveaux investissements vont être mis en veilleuse? Et comment priver d’aides (aussi modiques soient-elles!) des millions de ménages vivant dans la précarité tout en se permettant des dépenses superflues et des nominations à tout-va, des crédits hypothéquant le pays et les générations actuelles et futures et provoquant une hyperinflation? C’est évident, la rente et la mauvaise gestion survivent à la crise économique. Car si on est capable encore de consentir des dépenses, autant les placer dans les hôpitaux publics où les équipements et les moyens font défaut.

Comment se permet-on de dépenser à droite et à gauche alors qu’on pourrait motiver le personnel médical et soignant qui a affronté avec courage le virus du corona en doublant leurs salaires de juin à décembre pour les encourager à donner encore le meilleur d’euxmêmes? On ne prend pas des décisions puis on réfléchit aux conséquences de ses actes. On réfléchit d’abord avant de les prendre.

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