Amale Samie
Formidable histoire de pétards formidables, hors-normes… Plantureux, que dis-je?, prodigieux, phénoménaux, grandioses, pharamineux. Ah, elles sont bien loties, nos bougresses. C’est pas des derrières congrus de putes sous-alimentées! C’est pas des fessiers fripés de Calcutta ou du Sahel, non c’est des postères triomphants, conquérants et sûrs d’eux, de la vraie “terma” Made-in-Morocco. La fierté m’envahit, mes yeux en sont humides, parce que, quand même, c’est des culs mathématiciens à géométrie variable: ils font des 8 quand l’honorable titulaire est debout et l’infini quand la coquine est horizontale, un 8 couché, quoi !
Laissons Loubna Abidar, qui n’a participé à ce chef-d’oeuvre que par son anatomie; et à la promotion du film que par ses mensonges piteux. Cette Vénus de pacotille est une artiste qui excelle dans l’art de se créer des ennuis pendant les tournages et qui va finir par se faire vider des plateaux. Il y a eu de l’eau dans les gaz entre elle et Saïd Naciri lors du tournage de son dernier film, il s’agissait de harcèlement et de cachet non payé. Bien sûr, Naciri est tout sauf un ange, mais nous, on se demande si le cinéma marocain n’a pas été frappé par un jinn. Et, contrairement aux propos emberlificotés de la tête-de-linotte, on a bien vu la partie charnue de son individu dans le film et on ne pouvait certainement pas la confondre avec une courge bipartite.
Et Nabil, qu’est-ce qu’il dit de tout ça? «Je ne comprends pas qu’on puisse censurer mon film avant même qu’il ait été vu». Logique, et on ne me trouvera jamais dans le camp des censeurs. J’ai vu des extraits sur Youtube. Je vois mal qu’est-ce qui pourrait rendre ce film passionnant.
Qu’est-ce qu’on aurait raté? Qu’est-ce qui me persuaderait d’aller voir ce film sous des cieux plus cléments? Alors là, je me pose des questions: quels sont les mobiles exacts de l’auteur? Quel public a-t-il voulu atteindre? Des puceaux boutonneux et des petites connes qu’on entendrait glousser dans les salles de cinéma? Le public européen et khaliji? Les pédophiles qui rôdent dans la nuit moite à Guéliz? Les autorités locales pour les inciter à gauler les vieilles tantes qui nous prennent pour un baisodrome? Et si c’était beaucoup plus simple: un soir, à Marrakech, tu avais décidé de t’encanailler à la suite d’une rencontre avec une dame au séant fabuleux, et tu te serais retrouvé à faire un film sans trop savoir pourquoi? Et pourquoi tu as choisi des scènes d’une orgie obscène pour faire du “teasing”?
Résultat, t’as très vite eu la racaille réactionnaire à tes basques, t’as eu droit à tous les noms d’oiseaux et les pires injures racistes. Ils m’ont très vite invité à aimer la page «Nous voulons l’exécution de Nabil Ayouch et Loubna Abidar »! Eh ben, ils se mouchent pas du coude, les primitifs! Je leur ai répondu: «Tfou à vous tous, bande de serraq zzit» . Moi, j’aimerais qu’on les coffre pour menaces terroristes. Puis, on m’a demandé d’aimer la page «Nous sommes tous Nabil Ayouch». Ca m’a fait penser à «Je suis Charlie», j’ai eu envie de pleurer. Je suis solidaire même si on est pas de la même planète. Quant au gouvernement, il sortira encore plus petit de cette affaire...
Formidable histoire de pétards formidables, hors-normes… Plantureux, que dis-je, prodigieux, phénoménaux, grandioses, pharamineux. Ah la la...
Amale Samie