Un compagnon de Amaoui pour changer


CONGRÈS DE LA CDT


Avec Abdelkader Zaïr à la tête de la centrale syndicale, l’ère Amaoui n’est pas finie. D’autant plus que le dialogue social avec le gouvernement est en panne.

Avec un an de retard, la Confédération démocratique du travail (CDT) a finalement tenu son congrès, le sixième du nom, les 23, 24 et 25 novembre 2018, à Bouznika. Un nouveau secrétaire général, Abdelkader Zaïr, a été élu en lieu et place de Noubir Amaoui, fondateur, retenu pour empêchement majeur relatif à son état de santé.

Comme toutes les successions à un prédécesseur qui a marqué ses mandats successifs de son empreinte, celle-ci n’a pas été facile. Car le candidat élu n’était pas seul en course, il lui fallait un concurrent ne serait-ce que pour faire démocratie interne. Allal Belarbi a tenu ce rôle. Il l’a fait jusqu’au bout; voire au delà que prévu. L’ambition personnelle est forcément de mise, encore fallait-il se mettre d’accord sur la méthode pour atteindre un fauteuil pour une personne. Comment le prétendant à ce perchoir syndical allait-il être élu, par le nouveau conseil national, formé la veille, ou par le congrès souverain et suffisant par lui même.
Au scrutin indirect s’opposait un scrutin direct. Deux courants se sont vite formés derrière l’une ou l’autre de ces deux options et de leurs chefs de file. L’enjeu est important dans la mesure où de ce poste dépend la ligne de conduite de la centrale. Sera-t-elle dans la continuité de l’ère Amaoui ou pour un changement d’orientation et d’action? Allal Belarbi, qui vient de l’enseignement tout comme son rival et le SG sortant, avait des chances d’arriver en tête par la voie du conseil national constitué.

Alors que Abdelkader Zaïr était sûr de son fait par l’entremise du congrès. Pendant de longues heures, les travaux du congrès étaient à l’arrêt. Blocage. Comme on pouvait s’y attendre, c’est l’ancien compagnon de route de Noubir Amaoui qui est passé haut la main.

Douloureuse séparation
Depuis sa création en 1978, la CDT se situait dans la sphère politique de gauche. Elle se définissait volontiers comme Le bras de résonance sociale de l’USFP. L’interaction entre les deux structures était évidente; puisque Noubir Amaoui était membre du bureau politique du parti de Abderrahim Bouabid. Noubir Amaoui a décidé de se retirer du parti.

La séparation a été douloureuse au 6ème congrès de l’USFP, en mars 2001, dirigé par Abderrahman Youssoufi. Une rupture à grand fracas où le compte n’était pas bon pour la CDT. Celle-ci disposait de deux organes de presse du parti qui couvraient allègrement ses activités; particulièrement ses appels répétés à la grève générale. Il en a été ainsi en avril 1979 et juin 1981, beaucoup plus qu’en décembre 1990 et 1996. L’USFP a fini par colmater la brèche provoquée par la défection de la CDT, en créant la FDT (Fédération démocratique du travail ), prolongement syndical du parti. Le divorce avec Amaoui était consommé.

C’est en gros le legs que M. Zaïr héritera dès son installation. Comment le négociera-t-il? Il y a tout de même une note positive qui devrait lui faciliter la tâche. Ce sont les actions communes menées conjointement par l’UMT, l’UGTM et la CDT version Amaoui. Un regroupement profitable pour une scène syndicale qui a toujours souffert d’une dispersion extrême. D’autant plus que le dialogue avec le gouvernement est en panne.

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