Les écoles privées harcèlent les parents d'élèves pour payer les frais de scolarité

LE SAIGNEMENT "PRIVÉ" DES MAROCAINS

Dès la fin du mois de mars, plusieurs écoles harcèlent les parents au téléphone en les invitant à passer à la caisse.

Les écoles privées au Maroc continuent de susciter l’indignation et la consternation des parents d’élèves. En dépit des répercussions socio-économiques provoquées par la pandémie du Covid-19 et alors que de nombreuses familles se retrouvent du jour au lendemain sans travail et sans ressources financières, les écoles privées leur demandent d’honorer les frais des mois de mars et avril 2020. Et ce en bafouant toutes les valeurs d’éthique et de solidarité qui doivent régner dans la société marocaine par ces temps difficiles. Dès la fin du mois de mars, plusieurs écoles harcèlent les parents au téléphone en les invitant à passer à la caisse. Des SMS quotidiens récurrents sont venus en renfort pour accentuer le harcèlement. Comme la plupart des Marocains sont confinés chez eux, état d’urgence sanitaire oblige, les directions des écoles envoient leurs RIB pour demander à être payés en virement bancaire.

Un parent d’élève dont son enfant est scolarisé au groupe scolaire la Résidence à Casablanca témoigne: «Mon enfant et moi étions surpris, mardi 31 mars 2020, que les cours à distance ont été suspendus. Mon fils ne reçoit plus de cours via la plateforme électronique mise en place par le groupe scolaire depuis la fermeture des écoles ». Quant ledit parent d’élève a demandé des explications à la direction de l'école, par téléphone bien entendu, celle-ci rétorque sèchement qu’il doit payer les mois de mars et d’avril. Les écoles privées au Maroc sont connues pour saigner les Marocains qui se battent tous les jours à offrir à leur progéniture une scolarité meilleure. Mais dans les conditions exceptionnelles actuelles, c’est devenu une attitude intolérable voire scandaleuse.

Cet appétit insatiable des écoles privées marocaines pour l’argent a véritablement atteint son paroxysme avec la survenue de la crise du Coronavirus. Le 18 mars 2020, soit deux jours seulement après la fermeture officielle des écoles, trois structures syndicales de l’enseignement privé, à savoir l’Alliance de l’enseignement privé au Maroc, la fédération marocaine des écoles privées et la conférence des grandes écoles ont officiellement adressé au Chef du gouvernement, Saad Eddine El Otmani une lettre où elles demandent le soutien de l’Etat et précisément du Fonds spécial dédié à la lutte contre la pandémie Covid-19.

Cette demande de soutien a non seulement scandalisé les Marocains mais elle a montré le visage monstrueux et inhumain d’une corporation décriée et fortement dénoncée. Certains établissements ont réagi à cette lettre en voulant rectifier le tir mais le mal était déjà fait. Tellement outrés et scandalisés, beaucoup de Marocains demandent à ce que les écoles privées soient nationalisées. C’est la seule manière, pour eux, de dompter leur course effrénée et irresponsable vers l’enrichissement. Au détriment de parents d’élèves submergés par les dépenses et par les évènements.

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