LES FEUX DE FORÊTS ET LA SÉCHERESSE RELÈVENT DES MÊMES DÉRÈGLEMENTS D’UN ÉCOSYSTÈME QUI N’EN PEUT PLUS...
La météo déverse son trop plein d’air chaud sur le sud-ouest européen et le nord-ouest africain, qui n’ont jamais connu pareille chaleur. Les thermomètres s’affolent; les prévisionnistes des services météos aussi. Quant aux populations, elles n’ont d’autre choix que de s’adapter au plus vite, pour pouvoir vivre avec. Dans les limites concédées par la géographie des terres et des cieux, on a rarement vécu des températures de l’ordre de 45°c; depuis une centaine d’années. Regrettable, mais normal qu’il y ait eu mort d’homme pour cause de chaleur, allant de 15 en France, à 6 en Allemagne, à 2 en Espagne, 2 en Italie et une victime au Royaume Uni. C’est en effet sur tout le sud-ouest de l’Europe que cet été s’est révélé le plus difficile à vivre.
Pouvions-nous, nous autres africains de la région, rester à l’abri, comme sous un préau providentiel de couverture? Évidemment que non. À moins d’atténuer l’impact humain et matériel en étant prévenu. Ce qui est aisément concevable avec les technologies actuelles de la recherche et de la communication. La prévention par les échanges d’information en temps réel constitue le point nodal du nouvel ordre mondial. On a été jusqu’à annoncer dès à présent ce qu’il en sera du climat dans les cinquante années à venir. Si ce n’était l’obligation de rationalité cartésienne, on aurait soupçonné ces projections dans le temps d’être à l’origine de l’agacement des éléments de la nature.
En ce qui concerne le Maroc, la question s’est clarifiée par elle-même, dans les nuages. Car il s’agit d’une masse d’air chaud en provenance du Sahara, qui a gagné le sud-ouest de l’Europe, le 23 juin 2019, et de reprendre de la hauteur sur l’Espagne et le nord de la France. En pareille situation, la solidarité dans la région touchée par cette vague de chaleur s’est très vite mise en marche. Dans les supermarchés, on offre de l’eau, de la nourriture et surtout des médicaments. Un mécanisme d’aide presque instantané n’est pas encore au point ici même, au Maroc, faute d’approche adéquate et d’incitation à l’action.
Le problème, c’est que ce dérèglement d’un thermomètre devenu ingouvernable est également et exceptionnellement précoce. Tout se passe comme si la nature nous disait que la bonne vieille succession des saisons, c’est terminé. En lieu et place, les saisons semblent avoir été nerveusement remuées dans un vase pour un concours de hasard. À ce niveau, nous sommes un peu plus concernés, car c’est tout l’écosystème déterminant pour nos activités socio-professionnelles qui se retrouve de plus en plus déboussolé. Les feux de forêts, les incendies de toute nature et les cycles de sécheresse relèvent des mêmes dérèglements d’un écosystème qui n’en peut plus et le fait savoir. Plus aucun fruit ni légume n’arrive à maturation par les lois de la nature et non à l’insu de son plein gré