FAR et FARIM : Un mariage de raison


C’est le 1er novembre 2023 que s’est tenue à Nouakchott la dernière réunion de la Commission militaire mixte maroco-mauritanienne. L’occasion pour les responsables des armées des deux pays, en l’occurrence les Forces armées royales (FAR) côté marocain, les Forces armées de la République islamique de Mauritanie (FARIM) côté mauritanien, de coordonner davantage entre eux, à l’heure où, de part et d’autre, il est question de pérenniser la stabilité de l’ensemble de l’Afrique du Nord atlantique.

Les FAR et les FARIM sont, ainsi, condamnées à s’entendre, et cela d’autant qu’une nouvelle menace sécuritaire est, depuis près de quatre ans, venue s’ajouter à la donne régionale, à savoir la rupture, à partir de novembre 2020, du cessez-lefeu au Sahara marocain par le Front Polisario.

Lequel Front Polisario, s’il n’est officiellement plus en guerre avec la Mauritanie depuis que les deux ont signé des accords de paix en août 1979 -à l’issue desquels la voisine du Sud avait reconnu la pseudo “République arabe sahraouie démocratique” (RASD)-, n’en constitue pas moins pour elle une source de préoccupation claire, du simple fait que le mouvement séparatiste sahraoui finit fatalement par se retrouver à occuper le territoire mauritanien pour chercher à atteindre les positions des FAR, l’entrainant par là même dans sa guerre.

Qui plus est, c’est l’approvisionnement commercial mauritanien qui s’en trouve aussi menacé, étant donné que c’est depuis le Maroc que les marchands mauritaniens importent la majeure partie de leurs produits.

Ce ne devrait, à cet égard, aucunement être une surprise que depuis le début de la décennie, ce ne sont ni, ni deux, ni trois mais quatre fois que la Commission militaire mixte maroco-mauritanienne s’est réunie, alors que depuis la signature, en juillet 2006, de l’accord ayant institué cette commission, il n’y en avait eu aucune.

Par ailleurs, les FAR continuent aussi de former, au niveau de l’Académie royale militaire de Meknès, une multitude d’officiers militaires mauritaniens. Rappelons que parmi les officiers ayant fréquenté les bancs de cette école se trouve l’actuel président mauritanien lui-même, Mohamed Cheikh El Ghazouani, dont le prédécesseur, Mohamed Ould Abdel Aziz, avait également par le passé séjourné dans l’ancienne capitale ismaélienne.

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