Indemnisation des employés des Hammams fermés

Une décision salutaire mais insuffisante

Mustapha Ramid a annoncé, sans apporter de détails, que l’Etat va indemniser les employés des hammams fermés. Mais il ne faut pas crier victoire trop tôt, nous déclare Rabie Ouachi, président de la Fédération nationale des associations des propriétaires et gérants des hammams traditionnels et douches. Explications.

Bonne nouvelle pour les employés des hammams traditionnels. Le gouvernement a finalement accepté de les soutenir en annonçant l’octroi prochain d’une indemnité pour perte d’emploi. C’est ce qu’a annoncé Mustapha Ramid, ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme et des relations avec le parlement, sans apporter de détails quant au timing, le montant de l’indemnité, le nombre de bénéficiaires et le modus operandi de ce dispositif. Seule annonce: «ces employés seront recensés en vue de les indemniser». Une opération qui pourrait prendre des semaines, voire des mois…

Un soupir de soulagement toutefois pour cette catégorie durement frappée par la crise sanitaire et en chômage depuis près d’une dizaine de mois. Et une victoire pour la Fédération nationale des associations des propriétaires et gérants des hammams traditionnels et douches, qui a multiplié ces dernières semaines les rencontres avec les groupes parlementaires pour qu’ils défendent leur cause.

Dossier revendicatif
Contacté par nos soins, Rabie Ouachi, président de la Fédération, se dit satisfait de cette annonce, mais il ne faut pas crier victoire trop tôt, selon lui. «En tant que fédération, nous ne pouvons que saluer cette annonce. Elle vient après une série de rencontres avec les groupes parlementaires, les conseillers et les syndicats. Cette annonce marque un début de solution pour cette crise et non une réponse à la crise», souligne Rabie Ouachi.

Ce dernier a émis toutefois une réserve par rapport à l’annonce de Ramid où il déclare que «la fermeture des hammams notamment dans les zones confrontées à un nombre élevé de contaminations par le coronavirus, est due au fait qu’ils sont des espaces propices à la propagation du virus». C’est faux, rétorque notre interlocuteur. «Qualifier les hammams d’espaces propices à la propagation du virus est scientifiquement faux. Aucun cas de contamination n’a été enregistré dans les hammams qui sont toujours ouverts», lance Ouachi.

Par ailleurs, indemniser les employés de hammams fermés est une bonne décision, mais à court terme, et ne résoudra pas les problèmes conjoncturels de ce secteur. En effet, puisque les propriétaires n’ont bénéficié d’aucune aide, plusieurs risquent de mettre la clé sous le paillasson. Les employés indemnisés pour quelques mois, seront ainsi au chômage en période post-Covid. Sur ce registre, la Fédération nationale des associations des propriétaires et gérants des hammams traditionnels et douches n’a pas cessé, en vain, de brandir son dossier revendicatif.

«Nous demandons, tout d’abord, une réouverture des hammams fermés. Nous nous engageons à respecter le protocole sanitaire et toutes les mesures d’hygiène et de sécurité recommandées par les autorités. Le gouvernement doit par ailleurs nous aider sur le plan fiscal», nous déclare Rabie Ouachi.

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