MENACES. La chancelière allemande, Angela Merkel, subit une forte pression politique pour stopper le flux des réfugiés syriens. Dans l’oeil de cyclone, les immigrés marocains.
Angela Merkel est fortement critiquée, ces derniers temps, pour sa politique d’ouverture profitant aux immigrés syriens. Plus d’un million de réfugiés sont entrés en Allemagne rien qu’en 2015. Toutes sortes de pressions politiques s’exercent contre la chancellerie allemande. Evitant de cibler les Syriens et des critiques des ONG internationales, les politiques allemands s’attaquent aux immigrés marocains et algériens, notamment ceux qui se seraient fait passer pour des réfugiés syriens. Politiquement, l’offensive est dirigée par le vice-chancelier Sigmar Gabriel.
Enjeux politiques
Le leader des sociaux-démocrates a menacé, lundi 18 janvier 2016, les pays du Maghreb de réduire les aides au développement si les pays ne coopèrent pas pour accueillir leurs ressortissants expulsés ou déboutés du droit d’asile. «Nous avons un accord de rapatriement. Ces pays reçoivent des aides économiques de la part de l’Allemagne, mais en retour il refusent de coopérer pour recevoir leurs propres citoyens. Cela est inacceptable», a-t-il menacé. Le ministre de la Justice, Heiko Maas, a même renchéri en déclarant qu’il «faut augmenter la pression sur ces États» pour qu’ils appliquent les accords organisant les retours. La plupart des immigrés marocains “perdent” intentionnellement leur passeport et se font passer pour réfugiés syriens ou irakiens. Et lorsqu’ils sont démasqués, ils demandent l’asile politique. Dans l’impossibilité de les refouler, l’Allemagne leur a réservé des centres dédiés en attendant la décision de leur refoulement. Avant de les rapatrier, l’Allemagne doit avoir au préalable, dans ce cas de figure, l’accord des autorités marocaines.
Il paraît que le Maroc refuse de “collaborer”, cette fois-ci. Les enjeux socio-économiques sont énormes, en plus de ceux politiques. Si l’on fait une petite comparaison avec les centaines de milliers de réfugiés syriens installés en Allemagne, les 3.000 immigrés marocains ou les 2.300 algériens ne représentent qu’une goutte dans un océan.
En tout état de cause, le gouvernement allemand est en contradiction avec ses engagements internationaux. En menaçant le Royaume de suspendre des aides s’il ne coopérait pas pour le rapatriement des Marocains qui se sont vu refuser le statut de réfugié politique, il ne saura maquiller son échec à gérer le dossier des réfugiés syriens surtout que l’Allemagne d’Angela Merkel a été le premier pays européen à appeler à l’accueil des réfugiés syriens pour leur donner une chance de vivre dignement.