HAJAR OUAGAG, ARTISTE-PEINTRE

De l’art plastique pour faire résonner sa voix

Hajar Ouagag, artiste-peintre originaire de Rabat, exhibe ses toiles depuis la pandémie de Covid-19, au moment où tout monde était confiné entre quatre murs. Mais si elle n’a révélé son talent artistique que pendant cette période, sa passion pour l’art s’est manifestée il y a dix-huit ans.


Jamais elle n’aurait imaginé devenir un jour une artiste professionnelle, pourtant toutes les conditions étaient réunies pour qu’elle le devienne. Préférant instinctivement laisser en jachère son talent d’artiste, la jeune artiste-peintre Hajar Ouagag ne prêtait que très peu d’attention à sa passion. Née à Rabat en 2000, elle a développé sa fibre artistique depuis qu’elle avait six ans. Ses premières ébauches remontent à dix-huit ans, lorsqu’elle a commencé à manipuler la gouache. «J’adorais peindre et créer depuis que je suis toute petite», nous confiet- elle.

Hajar Ouagag a exploré le monde artistique avec la complicité de sa maman. «Très passionnée par l’art, ma mère travaillait la céramique et peignait sur différents tissus», se souvient-elle. Et pendant que sa maman maniait ses médiums préférés, la jeune artiste s’immergeait dans son jardin créatif en croquant sporadiquement des formes et des motifs.

Mais à partir de l’âge de onze ans, après avoir remporté son premier concours de dessin en sixième année de primaire, elle réalise que sa vocation était le monde qu’elle frôlait toute frêle lorsqu’elle faisait danser ses petites phalanges. D’un naturel taciturne, Hajar Ouagag préfère laisser ses toiles s’exprimer à sa place plutôt que de faire résonner sa voix. Elle est encline à ‘’rester dans sa petite bulle créative loin des feux de la rampe et des interactions sociales’’, souligne-t-elle. Son inspiration provient des interactions humaines, de son quotidien, de sa ville natale et de la ville où elle habite, Salé.

Le travail artistique de cette jeune artiste se distingue par des toiles de formats très variés, allant de petits aux grands tableaux. Mais ses projets laissent remarquer un penchant pour le grand format. «Habituellement, je peins sur des petits formats. Mais il y a quelque chose de très spécial avec les grands formats», concède-telle. Cette préférence est imputable à sa soif de s’exprimer de manière plus expansive. «Les grandes toiles me donnent cette liberté que je ne ressens pas avec les petits», explique- t-elle.

Inspiration nocturne
C’est pendant la période de Covid-19 que Hajar Ouagag a décidé de ne pas laisser ses idées confinées. Cette période était pour elle ‘’une révélation’’, ‘’une prise de conscience’’ raisonnée. Après sa professionnalisation et pendant plus d’un an et demi de créativité, les murs d’une galerie se sont vu tapisser par ses peintures. «En 2021, à Casablanca, mes oeuvres ont été présentées dans un cadre où elles pouvaient être découvertes par des collectionneurs et des amateurs d’art», relate- t-elle, pensive.

Le jardin créatif de Hajar Ouagag est jonché de secrets. «J’ai une affinité particulière pour les tons pastel et les couleurs vives», partage-t-elle. Mais elle essaie de se défaire de son habitude en grappillant de sa palette de couleurs des nuances plus sombres pour ‘’apaiser’’ le regard sur ses tableaux à mi-chemin entre le figuratif et l’abstraction.

Très sensible aux petits détails, la mémoire de Hajar Ouagag est telle une cire. Elle fait attention aux moindres événements qui se déroulent dans son environnement. ‘’Les formes que j’utilise sont souvent organiques et évoquent un sentiment de mouvement et de vie’’, déclare-t-elle avant d’enchaîner: “Les soirées tranquilles sont mes moments préférés pour peindre”. L’artiste “rbatie” trouve finalement son compte dans l’inspiration nocturne pour ruminer ses souvenirs diurnes.

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