Tous unis autour de Chabat
Reconciliation. Entre le mal et le pire, les Istiqlaliens semblent avoir fait leur choix: quitte à s’unir autour de leur décrié secrétaire général, il vaut mieux resserrer les rangs alors que s’annoncent en septembre 2016 des élections législatives décisives.
Paradoxale situation que celle de Hamid Chabat. Pour la première fois depuis son élection en 2012 en tant que secrétaire général du Parti de l’Istiqlal (PI), le natif de la province de Taza est quasiment incontesté.
Tous, Istiqlaliens de tous bords, semblent unis sous sa bannière alors que s’annoncent en septembre 2016 des élections législatives décisives pour l’avenir du parti. Car si celuici fait à l’heure actuelle figure de deuxième force politique du pays à la Chambre des représentants, chambre basse du Parlement, seulement derrière l’indétrônable Parti de la justice et du développement (PJD), il pourrait bien céder le pas dans les prochains mois.
D’autant que derrière, un parti comme le Parti authenticité et modernité (PAM) pousse fort. A telle enseigne que d’aucuns verraient en lui la prochaine formation incontournable du champ partisan national.
Peut-être même devant le PJD. Perspective inquiétante pour le PI, surtout lorsque l’on sait que le parti enregistre certains de ses meilleurs scores en campagne, un monde qui semble décidé à se jeter dans les bras du PAM, comme l’attestent les résultats enregistrés par la formation du tracteur lors des élections communales et régionales de septembre 2015. Pour autant, il ne faudrait pas se leurrer sur la situation de M. Chabat à la tête du PI. Il est vrai que désormais même le courant “Bila Hawada”, mené par l’ancien ministre de la Santé (1998- 2000) Abdelouahed El Fassi, adversaire malheureux de M. Chabat au congrès de 2012, s’est dit prêt à rallier son camp, dans une “paix des braves” à la sauce istiqlalienne originale.
La hache de guerre devrait, du moins en ce qui s’agit des échéances proches, être officiellement enterrée le lundi 11 janvier 2016 à l’occasion de la commémoration du 72ème anniversaire de la présentation du manifeste de l’indépendance.
La conciliation menée en sourdine par notamment l’ancien secrétaire général du parti (1974-1998), M’hamed Boucetta semble à cet égard avoir porté ses fruits. M. Chabat a dû cependant, sans doute à son corps défendant connaissant le personnage, aller à Canossa. Il faut dire qu’il est passé, en novembre 2015, près de la déposition lors de l’ultime conseil national du parti, ayant lui-même fait suite à une réunion houleuse du comité exécutif quelques semaines plus tôt. Certains membres du comité exécutif avaient alors demandé la tête de M. Chabat.
Avec le ralliement officiel prévu de “Bila Hawada”, le secrétaire général du PI s’offre sans doute quelques mois de répit. Ironique, quand on sait que “Bila Hawada” signifie en langue arabe “sans répit”.