Ouattara, cet ami du Maroc
Afrique. Réélu avec plus de 83% des suffrages exprimés, Alassane Ouattara semble plus que jamais bénéficier de l’appui de la population ivoirienne.
C’est bien plus qu’un plébiscite. Avec sa réélection, dimanche 25 octobre 2015, à la présidentielle, Alassane Ouattara, semble plus que jamais bénéficier de l’appui de la population ivoirienne. Le score qu’il enregistre est d’ailleurs sans appel. Plus de 83% des quelque 3 millions d’électeurs qui se sont déplacés aux urnes ont choisi de le porter de nouveau au pouvoir.
Candidat pour le compte du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), un parti politique se réclamant de l’ancien président de la République Félix Houphouët-Boigny (1960-1993), M. Ouattara sort même vainqueur dans 30 des 31 régions ivoiriennes. Il arrive également en tête dans la capitale, Yamoussoukro, ainsi que dans la ville d’Abidjan, le poumon économique de la Côte d’Ivoire. “J’aimerais féliciter tous les Ivoiriens pour leur maturité et leur comportement exemplaire”, déclarait, mardi 27 octobre 2015, la veille de l’annonce des résultats provisoires par la commission électorale indépendante (CEI), le principal intéressé.
“La Côte d’Ivoire est résolument engagée sur la voie de la stabilité et du renforcement de la stabilité”, a-t-il par ailleurs ajouté. Il faut dire que M. Ouattara était arrivé à la présidence, en 2011, dans un contexte marqué par la violence. Une guerre civile avait pendant près d’une décennie, depuis 2002, déchiré la Côte d’Ivoire. Plusieurs massacres avaient même l’histoire ancienne, cependant, juge-t-on aujourd’hui auprès du clan Ouattara.
Fructueuses visites
Ce dernier est résolument tourné, désormais, vers l’avenir. Cet ancien haut responsable du Fonds monétaire international (FMI) mais également de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dont il fut, à ce titre, pendant longtemps gouverneur, souhaite ainsi, comme il s’y était engagé dès son accession au pouvoir, toujours faire monter la Côte d’Ivoire dans le train de l’émergence. Le pays devrait, à ce propos, connaître cette année une croissance du produit intérieur brut (PIB) dépassant largement le chiffre miracle de 7%. Il devrait s’agir de la deuxième année de suite que la Côte d’Ivoire devrait enregistrer une telle performance. Côté marocain, bien sûr, l’on n’a pas manqué de se féliciter de la réélection de M. Ouattara.
Par trois fois ces dernières années, dont la dernière en juin 2015, le roi Mohammed VI s’était en personne rendu en Côte d’Ivoire lors de fructueuses visites de travail et d’amitié, à l’occasion desquelles une foultitude d’accords de coopération ont, entre les deux pays, été signés. La coopération économique est d’ailleurs au beau fixe. Un groupe d’impulsion maroco-ivoirien avait, à ce titre, été mis en place début 2014, lors de la visite de M. Ouattara au Maroc. Les banques marocaines financeraient, ainsi, d’après le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), un quart du PIB ivoirien.