LE MAROC A ACHETÉ LE STOCK DE CHLOROQUINE

Solution miracle ?

Contre le SARS-CoV-2 et en attendant le développement, dans au moins une année, d"un vaccin, la chloroquine, une molécule antipaludéenne, pourrait bien être la solution miracle.

On le sait, il faudra encore au moins un an avant qu’un vaccin contre le SARS-CoV-2, le coronavirus qui frappe le monde depuis la fin de l’automne dernier, ne soit disponible, et ce même si des tests sont d’ores et déjà effectués aux Etats-Unis, en Russie et en Chine. En attendant, l’humanité devra donc faire avec les moyens du bord, et certains de ces moyens sont dits être particulièrement efficaces pour traiter la Covid-19, la maladie engendrée par le SARS-CoV-2.

Ainsi, en France, le professeur Didier Raoult est devenue une des stars, si ce n’est la star du moment depuis sa vidéo du 25 février, largement partagée sur les médias sociaux, assurant que la chloroquine, une molécule utilisée traditionnellement dans le traitement du paludisme et qui ne fait plus véritablement florès depuis quelques décennies déjà en raison d’une efficacité plutôt limitée en comparaison avec d’autres molécules, serait la solution miracle pour parer au SARS-CoV-2. Selon ce qu’il avançait dans une autre vidéo, diffusée celle-là le 16 mars et qui a fait un buzz encore plus grand, 25% des patients traités à la chloroquine seraient encore porteurs du virus au bout de six jours, contre 90% de ceux qui ne le sont. Cette proportion baisserait même encore plus drastiquement chez les patients à qui on associe, en plus, l’azithromycine, un antibiotique.

Traitements potentiels
Bien que des études doivent encore être menées, notamment dans le cadre du “Solidarity Trial” chapeauté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et qui vise à comparer les différents traitements potentiels de la Covid-19, certains ont d’ores et déjà inséré l’utilisation de la chloroquine dans leurs protocoles thérapeutiques, à l’instar du Maroc. C’est ce que révélait, ainsi, le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, dans un tweet en date du 18 mars.

Selon des informations de la station de radio française “RFI”, publiées le 19 mars, le Maroc aurait, dans ce sens, racheté tous les stocks dont la société pharmaceutique française “Sanofi” disposait dans le Royaume, où elle possède des laboratoires dans la ville de Casablanca. La compagnie a même confirmé, à la même source, avoir reçu une commande supplémentaire de la part du gouvernement El Othmani.

Toutefois, les autorités sanitaires nationales préfèrent, pour l’heure, rester prudentes. Dans un communiqué publié le 20 mars, le ministère de la Santé insistait sur le fait que la chloroquine fait toujours l’objet d’essais cliniques dans plusieurs pays afin de prouver son efficacité. Le département de M. Khalid Aït Taleb en a, au passage, profité pour appeler les citoyens à ne pas en acheter sans prescription médicale et à en éviter le monopole. Le même jour des cas d’empoisonnements ont d’ailleurs été enregistrés au Nigeria, où deux personnes ont dû être hospitalisées dans la ville de Lagos. L’utilisation de la chloroquine contre la Covid-19 a notamment été soutenue par le président américain Donald Trump, qui avait qualifié, le 19 mars sur le réseau social “Twitter”, la chloroquine de “game changer”, c’est-à-dire qu’elle allait changer la donne.

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