M'dina Bus, c'est fini !


LA VILLE DE CASABLANCA ASSAINIT LE TRANSPORT URBAIN


L’Établissement de coopération intercommunale de Casablanca a décidé la non-reconduction du contrat de M’dina Bus. Le délégataire du transport en commun a failli à ses engagements.

“L’ECI a voté à l’unanimité la non-reconduction du contrat liant la ville de Casablanca et ses partenaires à M’dina bus”. Le maire de la capitale économique, Abdelaziz El Omari, peut se réjouir de cet état de fait après la décision de l’Établissement de coopération intercommunale, ce mardi 5 février 2019. En effet, selon le maire de Casablanca, M’dina Bus a failli à ses engagements en termes «d’investissement et renforcement du parc de véhicules» et a «mis en danger la vie d’autrui». Ce n’est pas une surprise pour le gestionnaire délégué, qui a été notifié, en octobre 2018, de la non-reconduction de son contrat, couvrant une durée de 15 ans et qui arrive à échéance à la fin du mois d’octobre 2019. M. El Omari a précisé que la loi permet la reconduction du contrat pour une durée de 7 ans, à condition que la décision en soit prise un an avant son arrivée à terme. Or, le Conseil de la ville de la métropole en avait décidé autrement.

De plus, un litige judiciaire oppose l’autorité délégante et le délégataire, qui s’accusent mutuellement de non-respect du cahier des charges. M’dina bus demande ainsi 4 milliards de dirhams de dédommagement. L’affaire est actuellement entre les mains du tribunal administratif de Rabat.

Absence de maintenance
Les responsables des 18 communes concernées reprochent à la société délégataire, notamment, l’absence d’investissements, un taux de couverture insuffisant du réseau, la vétusté du parc et l’absence de maintenance.

«Le Conseil a donné plein pouvoir à la présidente de l’ECI et maire de Mohammedia, Imane Sbiyer, pour gérer cette période transitoire», nous explique le maire de Casablanca, pour qui «toutes les options sont possibles à ce jour». Ainsi, lors de cette période transitoire, plusieurs scénarii sont sur la table, à commencer par une résiliation pure et simple du contrat.

M’dina bus pourrait également garder la main sur la gestion, le temps de lancer un appel d’offres et de trouver un nouveau délégataire. Enfin, l’option de l’attribution du marché à une Société de développement local, ou encore le retour au système de Régie sont aussi à l’étude. «Nous allons lancer un appel d’offres pour l’acquisition de 350 bus. Aussi, des tractations sont en cours pour lancer un autre appel d’offres, à travers la Société de développement local Casablanca Transport, afin de disposer, à l’horizon 2020, de 700 nouveaux bus», nous déclare le maire.

Cependant, selon la presse espagnole, la filiale de la société britannique de transport National Express, Alsa, vient d’exprimer sa volonté de s’implanter à Casablanca et de proposer ses bus. Alsa, qui est déjà installée à Marrakech, Agadir, Tanger et Khouribga, a déposé en décembre 2018 sa candidature à «un appel d’offres des services urbains à Casablanca» et compte également se développer sur Rabat, Salé et Témara. Reste à savoir désormais quelle sera la solution adoptée par les 18 communes du Grand Casablanca afin de transporter les citoyens dans les meilleures conditions.

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