Mounir Bensalah, le 20-Février sous les ors du Royaume

Nouvelle composition du CNDH

Ancien du 20-Février, Mounir Bensalah est le tout nouveau secrétaire général du CNDH.

Mounir Bensalah secrétaire général du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), c’eut été impensable il y a quelques années seulement: l’homme est en effet issu du Mouvement du 20-Février, qui a mené les protestations au Maroc au moment du Printemps arabe, au tournant de la décennie, et il va sans dire qu’à ce titre il ne compte pas que des amis dans l’appareil de l’Etat.

C’est désormais, cependant, une réalité. Sa nomination a été officialisée le 19 juillet 2019, par le biais d’un communiqué du CNDH. Elle est intervenue en même temps que celle des nouveaux membres de l’institution présidée depuis le 6 décembre 2018 par Amina Bouayach, soit une quarantaine de personnes au total. Mais c’est la sienne qui a, naturellement, suscité le plus de commentaires.

Signal positif
Comme on peut l’imaginer, ceux-ci n’ont pas été seulement élogieux: certains de ses anciens acolytes, à l’instar du conseiller municipal FGD (Fédération de la gauche démocratique) Omar El Hyani, l’ont accusé de «blanchir la façade du Makhzen», c’est-à-dire du pouvoir politique. D’autres ont plutôt vu dans sa désignation un signal positif des autorités. Globalement, cette nomination a été plutôt bien accueillie, surtout dans les rangs de gauche, dont M. Bensalah est, rappelons-le, l’enfant prodige: c’est au parti de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) qu’il a fourbi ses armes. En outre, le nouveau secrétaire général du CNDH a également été membre de l’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH), par laquelle une certaine Mme Bouayach est également passée, celle-là en tant que présidente (d’avril 2006 à avril 2015).

C’est d’ailleurs là que les concernés prendront langue, et ils en garderont depuis lors une estime mutuelle. Ces dernières années, c’est cependant au sein du mouvement Anfass démocratique, créé par lui ainsi que d’autres anciens du 20-Février, que M. Bensalah s’illustrait: il en est d’ailleurs, depuis l’origine, le président.

Au plan professionnel, le jeune quadra -il a vu le jour en 1979, à Kénitra- est cadre à Colas Rail, qui a notamment chapeauté les projets des tramways de Rabat-Salé et de Casablanca. Ingénieur, c’est à l’Ecole mohammadia des ingénieurs (EMI) qu’il a été formé, et fut même un temps, à partir de 2005, président de l’association de ses lauréats, l’Association des ingénieurs de l’EMI.

Pour le CNDH, sa nouvelle composition reflète la pluralité intellectuelle et sociale, ainsi que la diversité culturelle, linguistique et territoriale. Une réception a été organisée, dans la journée du 23 juillet, en l’honneur des nouveaux membres.

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