
Tournée de la ministre déléguée aux Affaires étrangères au Chili et au Venezuela
Rapprochement. La ministre déléguée aux Affaires étrangères et la Coopération, Mbarka Bouaida, était au Chili et au Venezuela, les 16 et 17 avril 2015, en prévision du vote du Conseil de sécurité sur le Sahara. L’occasion de raffermir les relations avec cette région du monde jadis délaissée.
L’information n’a pas vraiment semblé intéresser l’opinion publique –elle n’en mérite pas moins que l’on s’y attarde; du moins que l’on en fasse mention. Il s’agit de la tournée que vient d’effectuer la ministre déléguée aux Affaires étrangères et à la Coopération, Mbarka Bouaida, dans deux pays d’Amérique du Sud, le Chili et le Venezuela, le 16 et 17 avril 2015.
Le Chili et le Venezuela sont membres non permanents du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) à l’heure où ce dernier s’apprête à proroger, mardi 28 avril 2015, le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), chargée de maintenir la paix dans la partie occidentale du Sahara, sous souveraineté du Maroc. Les dépêches de l’agence de presse nationale, la Maghreb arabe presse (MAP), ayant sanctionné les entretiens de Mme Bouaida avec ses homologues chilien, Heraldo Muñoz, et vénézuélien, Reinaldo Bolívar, font d’ailleurs mention de la «question nationale» comme un des principaux axes discutés lors des ces entrevues.
Tournée royale
La diplomatie nationale en Amérique latine ne s’arrête pas cependant qu’à ces visites de circonstance. Depuis l’intronisation du roi Mohammed VI en 1999 et surtout depuis la tournée qu’avait effectuée le Souverain au Mexique, au Pérou, au Chili et en Argentine en 2004, le souscontinent américain fait partie des priorités du Maroc. Depuis 2000, sur les dix-neuf pays considérés comme traditionnellement latinoaméricains, neuf ont à un moment ou un autre retiré ou gelé leur reconnaissance de la “République arabe sahraouie démocratique” (RASD), proclamée en 1976 par le Front Polisario, séparatiste, dans la région du Sahara: le Honduras, le Costa Rica, le Nicaragua, la Colombie, la République dominicaine, le Guatemala, l’Equateur, le Panama et le Paraguay. L’Argentine, le Brésil et le Chili, eux, n’ont jamais reconnu la RASD.
L’offensive diplomatique en Amérique latine s’est illustrée ces dernières années tant sur le plan bilatéral, avec l’installation notamment en 2009 d’une ambassade en Dominicaine, qu’au sein d’organisations régionales à l’instar de l’Alliance du Pacifique, une communauté économique comptant le Chili, la Colombie, le Mexique et le Pérou et dont le Maroc est membre observateur depuis début 2014.
Le Royaume encourage également la coopération économique et milite depuis la tournée royale de 2004 pour l’instauration d’une zone de libre-échange avec l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela dans le cadre du Mercosur, le Marché commun du Sud. Un accord-cadre existe déjà entre le Maroc et le Mercosur.