Procès Omar Radi: la justice s'auto-immunise contre les influences étrangères

D’une affaire d’espionnage, vaine, Amnesty International a exploité le procès de Omar Radi pour lancer une campagne contre le Maroc tout en cherchant à influencer sa justice. Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire est monté au créneau pour dénoncer ces tentatives d’ingérence.

Assez de chantage! Ne pouvant prouver les faits contenus dans les péripéties d’une affaire rocambolesque d’espionnage d’un jeune, inconnu du bataillon du monde la presse et d’un apprenti dans le domaine des droits de l’Homme, aux ambitions surdimensionnées, en l’occurrence Omar Radi, Amnesty International est passée au chantage lorsqu’elle a constaté que cette affaire s’est retournée contre celui qu’elle a présenté comme «star» et «victime» des droits de l’Homme et des exactions des services marocains.

Médiatisée à outrance grâce à un rapport de Amnesty International sur la liberté d’expression au Maroc, publié le 22 juin 2020, où, selon cette ONG intéressée aux ramifications établies avec des multinationales, le téléphone de Omar Radi avait été espionné via le logiciel Pegasus de la firme israélienne NSO, utilisé selon elle par les autorités marocaines. Une affaire d’espionnage hollywoodienne et une affaire morale et de valeurs, quoi de mieux pour ternir autant que faire se peut l’image du Maroc! Le chantage de bas étage qu’a exercé cette ONG intéressée a visé la justice marocaine. Cette fois, la riposte, juste et légitime, est venue du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) qui monte au créneau pour défendre l’indépendance de la justice et la non-ingérence dans ses décisions.

Ainsi le CSPJ a indiqué, lundi 14 septembre 2020, en réaction à un communiqué d’Amnesty International sous le titre «Action urgente pour la libération du journaliste Omar Radi», que cela affecterait la réputation de la justice et affaiblirait la confiance en ses décisions, appelant Amnesty international à s’abstenir de s’ingérer dans ses décisions et ses verdicts. Le Conseil a exhorté les magistrats à s’attacher à leur indépendance et à ne pas céder aux influences qu’ils pourraient subir, quelle qu’en soit la source, à ne se référer dans leurs verdicts qu’à la loi et aux principes de justice et d’équité et à respecter les droits des parties et leur favoriser toutes les conditions d’un procès équitable.

Le Conseil souligne que le communiqué publié par l’ONG, à travers lequel elle lance un appel international pour faire pression sur les autorités marocaines pour obtenir la libération de ce journaliste, contient plusieurs allégations attentant à l’indépendance de la justice, prêtant à l’ingérence du gouvernement et incitant à l’influence sur ses décisions. Depuis le 24 juin 2020, Omar Radi a été auditionné, en état de liberté, à huit reprises par la Police judiciaire de Casablanca dans le cadre d’une enquête préliminaire ordonnée par le Parquet général.

Durant cette phase, il publiait régulièrement les convocations qui lui ont été remises par la Police judiciaire mais aussi 28 posts sur les réseaux sociaux. Le 6 avril 2019, il a posté ce tweet: «Lahcen Tolfi, juge de la cour d’appel bourreau de nos frères (entendu les détenus du Rif, ndlr). Souvenons-nous bien de lui dans beaucoup de régimes les petits bras comme lui sont revenus supplier après en prétendant avoir exécuté des ordres, ni oubli ni pardon avec ces fonctionnaires sans dignité».

Au terme de l’enquête, assisté de plusieurs avocats, il a été présenté le 29 juillet 2020 devant le Procureur Général du Roi près la Cour d’Appel de Casablanca, pour les chefs d’inculpation suivants: Attentat à la pudeur avec violence et viol; Réception de fonds étrangers dans le dessein de porter atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat et de mener des contacts avec des agents d’un Etat étranger pour nuire à la situation diplomatique du Maroc. Omar Radi a notamment servi d’agent de terrain pour la collecte d’informations sur la situation au Rif au profit de diplomates néerlandais. De même, il a reçu des transferts d’argent à partir de l’étranger, chiffrés à des milliers de dollars.

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