Le premier ministre français, Manuel Valls était attendu jeudi 9 avril 2015 dans la capitale, Rabat, où il devait s’entretenir avec le chef du gouvernement Abdelilah Benkiran. A l’ordre du jour, les préparatifs de la douzième rencontre de haut niveau franco-marocaine que s’apprête à accueillir la capitale de la France, Paris, fin mai ou début juin 2015, mais surtout le renforcement de la «nouvelle dynamique», explique-t-on auprès du gouvernement français, qui préside désormais d’après ce dernier aux relations entre le Maroc et la France.
Ces relations s’étaient détériorées début 2014 suite à la convocation qu’avait reçue le directeur général de la surveillance du territoire (DGST), Abdellatif Hammouchi, à l’époque à Paris, pour «complicité de torture» de la part de la justice française et ne s’étaient détendues qu’après la réception en février 2015 du roi Mohammed VI par le président français François Hollande au palais de l’Elysée, siège de la présidence de la République française dans la capitale du pays. Le communiqué publié dans la foulée par l’Elysée avait évoqué «un partenariat d’exception» entre la France et le Maroc. C’est dans ce sens que s’était rendu début mars 2015 le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, à Rabat, où le Souverain l’avait reçu au palais royal.
Le ministre français des Finances et des Comptes publics, Michel Sapin, doit également effectuer une visite au Maroc dimanche 12 et lundi 13 avril 2015, lors de laquelle il s’entretiendra avec le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaïd. Par ailleurs, le secrétaire d’Etat français chargé des Anciens combattants et de la mémoire, Jean-Marc Todeschini, devrait se rendre du 19 au 21 avril 2015 à Sétif et Mers El Kébir en Algérie à l’occasion de la commémoration du soixante-dixième anniversaire des massacres qu’avaient connus les deux villes en 1945 lors desquelles la France, puissance occupante à l’époque de l’Algérie, avait réprimé une manifestation nationaliste algérienne, tuant jusqu’à 45.000 nationalistes algériens d’après le gouvernement algérien. La France avait reconnu sa responsabilité en 2005 par la voix de son ambassadeur en Algérie de l’époque, Hubert Colin de Verdière.
Il s’agira de la première fois cependant qu’un responsable français fera acte de présence lors des commémorations. Alors qu’à son élection M. Hollande semblait marquer un tropisme plus prononcé à l’endroit de l’Algérie en lui accordant notamment son premier déplacement au Maghreb en 2012, il a depuis semblé changer son fusil d’épaule et opter pour une approche plus équilibrée.
Le président de la République tunisienne Béji Caïd Essebsi vient d’ailleurs d’être reçu avec les honneurs à Paris lors de la visite qu’il vient d’effectuer en France mardi 7 et mercredi 8 avril 2015.