Les entreprises marocaines sont souvent exposées à des faillites. Surtout si on se fie aux chiffres publiés récemment par le cabinet d’étude Inforisk. Ce dernier révèle que les défaillances d’entreprises suivent une tendance haussière depuis 2009, pour s’établir à 317 cas en août 2015. D’ici la fin de l’année, nous disent les analystes d’Inforisk, le nombre d’entreprises en défaut dépassera le seuil de 5.700. Un palier jamais atteint depuis 6 ans.
En dépit des 2.099 créations d’entreprises, qui semblent avoir connu un pic en 2011, le nombre de défaillances d’entreprises continuera de croître, si on se fie aux projections, notamment celles du Haut Commissariat au Plan (HCP), annoncées pour 2016. Projections qui se basent sur les prévisions plus pessimistes de croissance en 2016 (aux alentours de 2, 6%) par rapport à l’année en cours (4,3%) .
Les entreprises les plus exposées aux faillites font partie de ces 97% de TPE/PME qui constituent l’essentiel du tissu économique marocain. L’effondrement des carnets de commandes associé à la pression sur les trésoreries constituent, à n’en pas douter, les raisons majeures des difficultés de ces centaines de milliers de petites et moyennes entreprises. Concurrence du secteur informel en plus.
Cette myriade de petites et moyennes entités productives font-elles partie de ces unités industrielles nationales qui ne sont pas toutes prêtes à relever les défis de la concurrence non seulement du secteur informel, mais de la concurrence tout court, comme viennent de nous l’annoncer les résultats d’un récent sondage du Centre Marocain de Conjoncture (CMC)? Il semble que c’est bien le cas, puisque, selon les experts du CMC, à part les entreprises de grande taille pour qui le «challenge est possible », plus de la moitié (50,9%) des opérateurs économiques sondés estiment que «les petites et moyennes ne sont pas toutes préparées à la concurrence». Peu préparées à la concurrence, nos entreprises ne peuvent pas avoir cette performance tant espérée qui leur permettra de continuer à vivre, sans être souvent sujettes à faire face à la pure et simple disparition.
Beaucoup d’entrepreneurs marocains en sont conscients. En effet, pour les 94,5% d’opérateurs économiques sondés par le CMC, «bien qu’elle avantage souvent les produits étrangers, la concurrence est un facteur de performance». Elle n’est pas un facteur contraignant. Au contraire, selon eux, «elle contribue à stabiliser les marchés (85,5%) et stimule l’investissement (69,1%)».
Quant à la situation de la concurrence au Maroc et surtout le volet concernant le respect des règles régissant la concurrence et la politique de l’État relative au respect de ces mêmes règles, les opinions des opérateurs économiques sondés par le CMC restent toutefois partagées. Quand les uns pensent qu’une concurrence effective et libre n’existe pas dans tous les domaines, d’autres opérateurs économiques restent moyennement satisfaits de cette politique de l’État