Promotions des fonctionnaires: la décision démotivante d'El Othmani

Comme si la crise sanitaire et la lutte contre la propagation de la pandémie du coronavirus est derrière nous ?! Il ne manquait que cette correspondance du chef du gouvernement Sâad-Eddine El Othmani à l’adresse des ministres et secrétaires d’Etat et les Haut-commissaires et délégués en date du mercredi 25 mars 2020, dans laquelle il demande l’annulation des promotions prévues et pas encore entérinées au titre de l’année en cours. M. El Othmani appelle aussi à l’annulation des concours de recrutement dans les administrations publiques (à l’exception de ceux déjà annoncés). Intervenant dans un contexte de crise relative au Covid19, cette décision ne concerne pas les départements de la Santé et de la Sécurité, précise le chef de gouvernement.

En pleine guerre contre cette épidémie, qui mobilise différents intervenants dont la presse, M. El Othmani démobilise et démotive ceux qui sont en pleine action pour l’intérêt général. Le temps et le ton sont mal choisis. Et puis, à supposer que le mal est fait, pourquoi excepter uniquement les fonctionnaires de la sécurité intérieure et de la santé ? Les professionnels de l’enseignement chôment pendant cette crise ? Leurs efforts inlassables et inédits ne sont pas exceptionnels ? Et l'action d'autres professionnels qui travaillent d'arrache pied et qui s’exposent au danger au quotidien n’est-elle pas reconnaissable ?

Bref, en dehors des décisions sanitaires et de confinement salutaires, le gouvernement a besoin de s’attacher les services de professionnels de la communication de crise et de la communication tout court, pour éviter des malentendus aux répercussions parfois fâcheuses. Nul besoin de rappeler la déclaration du président français Emmanuel Macron, en déplacement à Mulhouse, région la plus touché par l'épidémie, où il a souligné, mercredi 25 mars 2020, qu’il avait tort de ne pas avoir écouté les doléances des professionnels de la santé et a promis «un plan massif d'investissement et de revalorisation» pour l'hôpital à l’issue de la crise, en plus des primes qui leur seront versés.

Que la comparaison ait lieu d’être ou pas, là n’est pas la question. Mais la différence entre un discours mobilisateur et un autre démotivant et désolidarisant n'a pas besoin de grands spécialistes pour l'expliquer

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