Abdellatif Mansour
On savait que “la diplomatie à l’algérienne” était paradoxale en soi. mais pas au point du coup de poing.
Qu’en est-il de cette plainte d’un autre genre déposée par le Maroc auprès de l’ONU? L’Algérie est accusée d’avoir transformé un bâtiment onu-sien en ring de boxe. Voilà donc une histoire qui ne vieillira pas.
Un nouveau type de boxe est né, le “diplomatic-boxing”. La demande pour son inscription parmi les disciplines olympiques ne saurait tarder. Mais d’abord un aperçu sur les faits fondateurs de ce sport. Nous sommes le jeudi 18 mai 2017, à Sainte-Lucie des Caraïbes. L’ONU tient, comme chaque année, une réunion de son comité spécial pour la décolonisation. Jusqu’ici, c’est un séparatiste du Polisario, voyageant avec un passeport algérien et indemnités de déplacement du même type, qui faisait acte de présence sous le contrôle rapproché de ses commandi-taires.
Lors de la présentation de cette prise de parole attendue, par Mohamed Ali Khamlichi, ambassadeur adjoint du Maroc pour les Caraïbes, ce que les arcanes d’une instance onusienne n’ont jamais vu s’est produit. Le représentant de l’Algérie, Soufiane Mimouni, se présentant comme le directeur général du MAE algérien, s’est rué sur le diplomate marocain et lui a asséné des uppercuts rageurs au visage. Ne s’attendant pas à ce genre de comportement, M. Khamlichi a été pris au dépourvu. Il s’est évanoui, avant d’être conduit à l’hôpital, où il a reçu des soins d’urgence. Et voilà, le diplomatic boxing est né. Avis aux amateurs, des cours de formation pour ce sport, assurés par des diplomates chevronnés, sont disponibles pour les pays ennemis du Maroc.
On savait, de science certaine, que “la diplomatie à l’algérienne” était paradoxale en soi, par rapport aux canons du métier, faits d’auto-contrôle et de retenue en toute circonstance. Mais pas au point du coup de poing comme élément de débat, encore moins comme argument de per-suasion au service d’une position factice de bout en bout. En fait, la sortie tous poings dehors de M. Mimouni trahit la nervosité extrême du dispositif diplomatique algérien. Elle trahit surtout un position-nement algérien devenu intenable. La thèse d’une Algérie simple observateur du conflit autour du Sahara marocain a volé en éclats.
Preuve a été faite, par son diplomate excessivement nerveux, qu’Alger s’est volontairement et totalement impliqué dans ce dossier qui perdure jusqu’à incommoder l’ONU. Le dernier rapport du S.G de l’ONU, Antonio Guterres semble avoir finalement démêlé le vrai du faux en rendant cette affaire un peu plus lisible, même en langage diplomatique. Quant à M. Mimouni, son erreur est d’avoir été trop vite au devant de l’état d’esprit de sa hiérarchie. Plus dure pourrait être la sanction. L’asile politique, poids mouche est ouvert au Maroc. Mais rien n’empêche nos diplomates de prendre des cours accélérés de boxe pour parer à toute éventualité de pugilat diplomatique
En continu