Qui veut la peau de Rachid Eljay?

L'imam marocain d'une mosquée de Brest victime d'un attentat

Rachid Eljay va bien, et il a tenu à le faire savoir aux milliers de followers qu’il compte sur les médias sociaux: victime, le 27 juin 2019, d’un attentat -il a reçu trois balles à la main, à la cuisse et au mollet-, le très controversé imam franco- marocain de la mosquée du quartier de Pontanézen, à Brest, est en pleine rémission à l’hôpital de la Cavale-Blanche, également situé dans la ville bretonne.

Pour l’heure, la police ignore encore les véritables tenants de l’attentat, mais selon les premières pistes il s’agirait vraisemblablement du fait d’un «déséquilibré»: en effet, l’auteur de l’attentat, un homme de 21 ans répondant au nom de Karl Foyer, avait quelques jours avant son forfait fait parvenir à un imam lillois, qui lui-même était par la suite entré en contact avec M. Eljay, une lettre où il explique qui lui a été ordonné d’égorger ce dernier.

«Je suis obligé de le tuer, si je ne le fais pas ils tueront ma famille,» y écrit-il aussi. Le 27 juin, il se serait ainsi rendu en fin d’après-midi, peu avant 16h, à la mosquée de Pontanézen, où M. Eljay se trouvait avec un fidèle. Il aurait demandé à l’imam de prendre un selfie avec lui, ce que le concerné aurait accepté, puis il se serait rendu à sa voiture pour prendre une arme qu’il y avait et avec laquelle il aurait tiré neuf balles. C’est dans cette même voiture que M. Foyer a plus tard été retrouvé dans une forêt, probablement «suicidé» selon le procureur de la République de Brest, Jean-Philippe Récappé, après une blessure mortelle au menton.

Pour sa part, M. Eljay a tenu à appeler ses followers à ne pas céder à la haine et à répondre «par la sagesse, le calme et l’intelligence». «On vit cette épreuve de manière très apaisée,» a-t-il déclaré. Rappelons que M. Eljay fait partie des personnalités musulmanes les plus controversées de France.

Né en 1980 à Brest de parents tous deux d’origine marocaine, il s’était rendu célèbre, peu après les attaques terroristes de Paris de novembre 2015, par une vidéo où il menaçait les enfants d’être transformés en animaux si jamais l’idée leur venait d’écouter de la musique. Le tollé suscité avait été tel que le président français de l’époque, François Hollande, s’était lui-même saisi de l’affaire.

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