Ce qui a changé en quinze ans
Déficit. Il est indubitable que le visage du commerce extérieur marocain a bien changé depuis l’an 2000. C’est du moins la conclusion qui ressort du tableau de bord des indicateurs macroéconomiques, édité ce mois 2015 par la Direction des études et des prévisions financières.
Le visage de l’économie marocaine a-t-il changé depuis l’an 2000? Forcément, et beaucoup, à en croire la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). Dans son «tableau de bord des indicateurs macro-économiques», édité ce mois de mai 2015, la DEPF, relevant du ministère de l’Economie et des Finances, dresse un bilan sans fard de l’économie nationale depuis l’aube du IIIème millénaire. Mais c’est sur le plan du commerce extérieur que l’analyse de la DEPF présente le plus grand intérêt.
Il faut dire que tout et pratiquement n’importe quoi a été dit et encore dit sur ce fameux commerce extérieur marocain. En effet, le Maroc est déficitaire sur de nombreux plans, relève le DEPF. Pis, certains points forts du Royaume à l’aube des années 2000, à l’instar des exportations alimentaires, particulièrement les agrumes et les produits de la mer, minent aujourd’hui grandement son commerce extérieur. Il en est de même pour les produits finis de consommation, tels les vêtements confectionnés et les articles de bonneterie, qui n’ont pas manqué de subir les contrecoups de la concurrence internationale. Si la DEPF préfère, du fait de son devoir de réserve, s’en tenir à l’analyse purement comptable, invoquant force tableaux statistiques à ce titre, cela va de soit que la politique d’ouverture économique prônée par les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête de l’Exécutif depuis l’an 2000 ne semble pas avoir vraiment réussi au Maroc.
Globalement, le déficit commercial s’est aggravé de plus de 22% entre 2008 et 2014, particulièrement en raison du déficit énergétique. En effet, la facture énergétique s’est, sur cette période, renchérie de plus de 50%. Elle a représenté, explique la DEPF, près de 10% du produit intérieur brut (PIB) national. Mais la tendance vers le creusement du déficit commercial n’est pas récente. Entre 2000 et 2007, le déficit commercial s’était déjà aggravé de plus de 14%. Aujourd’hui, les exportations ne parviennent à couvrir qu’à peine plus de 48% des importations.
Une forte progression
Les années 2000 n’ont cela dit pas été exemptes de «succes stories». L’exportation des produits finis d’équipement connaît ainsi une forte progression. L’on pense particulièrement ici aux filières automobile, aéronautique et électronique. La part des produits d’équipement dans les exportations représente actuellement plus de 13%.
Enfin, le Maroc continue de dépendre très fortement de ses partenaires européens. Sur la période allant de 2008 à 2014, l’Europe s’accapare près de 60% des exportations marocaines. C’est moins, beaucoup moins qu’entre 2000 et 2007, où ce pourcentage s’était en moyenne établi à 74%, mais le chiffre n’en demeure pas moins important. La crise financière de 2008 semble avoir joué un rôle, analyse la DEPF, dans la diversification du commerce extérieur marocain.