Sahara marocain: Blinken refuse de cautionner le discours séparatiste

En dépit de multiples relances, le secrétaire d’État américain n’a pas voulu, au cours d’une interview diffusée le 19 novembre 2021, prendre position en faveur du retrait de la reconnaissance US de la marocanité des provinces du Sud.

Anne Soy, journaliste à la chaîne britannique BBC, aura eu beau reposer quatre fois (!) la question au secrétaire d’État américain, Tony Blinken, celui-ci a refusé de lui dire que son pays allait renoncer à reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara. “Nous sommes très focalisés maintenant sur le soutien aux efforts de l’envoyé de l’ONU (Organisation des Nations unies), Staffan de Mistura,” s’est-il notamment contenté de répondre.

Au cours d’une interview diffusée le 19 novembre 2021, M. Blinken a, ainsi, souligné que l’objectif de l’administration qu’il représente, à savoir celle du président Joe Biden, était de faire en sorte que le processus mené par l’ONU puisse aboutir à une solution “durable et digne” qui ne saurait nécessairement être le soi-disant référendum d’“autodétermination”, puisque lorsque Mme Soy l’a évoqué, le diplomate américain a botté en touche.

Bien évidemment, certains auraient voulu plus de M. Blinken et que, dans le sillage de l’administration Donald Trump, il apporte un soutien clair à la marocanité du Sahara marocain, mais il faut en même temps se rappeler que l’administration Biden fait actuellement l’objet de fortes pressions notamment au niveau du parlement pour revenir sur la décision de la reconnaissance, et ce au sein même du Parti démocrate (PD), dont est issu M. Biden. Le Sénat, qui représente la chambre haute de ce parlement, a par exemple vu depuis le début de l’année 2021 circuler deux pétitions appuyant le Front Polisario.

Gifle énorme
Par conséquent, le simple fait que la reconnaissance reste toujours d’actualité constitue une gifle énorme pour le mouvement séparatiste et son parrain algérien, d’autant plus qu’au niveau de l’ONU elle est accompagnée d’une diplomatie pro-marocaine à souhait des États-Unis: la dernière résolution du Conseil de sécurité sur la situation concernant le Sahara marocain, due justement à la partie américaine, avait notamment vu cette dernière saluer l’initiative du Maroc pour la négociation d’un statut d’autonomie en ce qu’elle constitue une base “sérieuse” et “crédible” pour le règlement du différend autour des provinces sahariennes.

Aussi, à signaler le message dithyrambique adressé, ce 18 novembre 2021 à l’occasion de la fête de l’indépendance, par M. Biden au roi Mohammed VI où le président américain se “réjoui[t] de la perspective d’approfondir nos engagements communs, d’investir dans la prospérité mutuelle et de nous appuyer sur ce partenariat inébranlable”.

Il ne fallait par ailleurs pas s’y tromper lorsque dans une interview accordée le 8 août 2021 aux médias, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’en était publiquement pris au réseau social américain Facebook, en indiquant qu’“il vient d’un pays qui veut du mal à l’Algérie”: peut-être considère-t-il que s’opposer à la séparation du Sahara marocain est nuisible aux siens...

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