Le Sahara marocain dans une épreuve du baccalauréat algérien

LE BAC DU HIRAK

UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE BACHELIERS ALGÉRIENS NE SAURA PAS LA VÉRITÉ SUR LA QUESTION DU SAHARA MAROCAIN.

Pour ceux qui espéraient en silence que la politique extérieure de l’Algérie actuelle allait évoluer vers le respect du voisinage immédiat, ils sont désormais fixés. Rien ne change, pour le moment, sous le ciel chargé de la nomenklatura d’Alger. Le fameux «ton bac d’abord» passe par Alger. Même avec des frontières fermées à double tour, les bacheliers en herbe sur leur copie d’examen, du moins, savent qu’ils ne peuvent contourner le poste frontière Zouj Bghal. À cette dispute factice entre l’Algérie et le Maroc, il n’y a pas encore eu d’explication rationnelle, alors pourquoi ne pas solliciter les astres dans leur vérité céleste? À moins que cette vérité-là ne soit en train de se manifester dans les rues d’Alger, de Constantine et d’ailleurs.

À visage couvert, ces manipulateurs de l’ombre, à la minorité infinitésimale, ont décidé que le Hirak soit synonyme du duo Polisario-RASD. Pire, ils ont assimilé l’Algérie et sa guerre d’indépendance à une entité errante, sans assise territoriale. L’examen du baccalauréat, dont on attend les résultats, était sujet à interrogation dans la partie histoire-géographie. On y lit que «l’indépendance de l’Algérie restera incomplète, tant qu’elle n’est pas accompagnée de l’indépendance du Sahara» (marocain). En lui-même, cet amalgame est une infamie à l’égard du peuple algérien. Rendez-vous compte, l’une des guerres d’émancipation coloniales les plus marquantes de l’histoire contemporaine, rabaissée à ce parallèle insultant pour la mémoire algéro-marocaine. Non seulement on trahit l’histoire, mais on apprend à de jeunes esprits en mal de savoir de la dénaturer. Quarante quatre ans après, on se dit, avec un profond sentiment d’amertume, qu’Alger est en train de broyer une nouvelle génération en la dressant contre le Maroc, beaucoup plus par réflexe conditionné que par une incitation à la réflexion.

Dans l’état actuel des choses, où l’Algérie est sans gouvernants, on se demande légitimement, qui tient les commandes du pouvoir résiduel dans ce pays. Bien malin celui qui mettra un nom à la tête d’un département aussi vital que l’enseignement. Ce serait carrément mettre sa tête à prix. D’ailleurs, les étudiants, accompagnés de leurs profs, sont régulièrement dans la rue, pour un même vendredi de rejet des gouvernants algérois. Un quatrième mois de suite. Ils demandent le départ de Gaïd Saleh, chef d’une armée plus que jamais policière et garant autoproclamé d’une junte de milliardaires galonnés. Une armada plus tournée vers le peuple que contre un ennemi introuvable.

Une chose est certaine, la nouvelle promotion de bacheliers 2019 sera cognitivement démunie pour faire la bonne lecture de toutes les corrélations entre la géographie de l’histoire et l’histoire de la géographie. Le bac algérien, édition 2019, aura une particularité inédite. Il se déroule en parallèle avec un Hirak dont on ne connaît pas l’issue, à ce jour. Ce bac du Hirak nous aura au moins rappelé qu’à falsifier le passé, on rend le présent plus précaire et plus improbable, et l’avenir plus engageant vers le meilleur

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