Samir Tamim, directeur du conservatoire national de musique et d’art chorégraphique : La patrie et le violon


Avant de prendre les rênes d’un établissement qui compte plus de 2.200 élèves, Samir Tamim a occupé plusieurs fonctions dans différentes institutions publiques. Du conservatoire de la Gendarmerie royale à celui de la Garde royale et des FAR, il a formé une génération de musiciens qui travaillent au service de leur pays.

Directeur du Conservatoire national de musique et d’art chorégraphique de Rabat, Samir Tamim est un musicien et compositeur originaire du Haut Atlas. Épris de musique depuis un bas âge, il a grandi en se délectant des notes musicales composées par son père et ses deux frères aînés, joueur de banjo pour le premier et de violon pour les seconds. Quand il se remémore de cette période de son enfance où il se trouvait, déjà, immergé dans l’art, il s’en dit verni. Outre l’influence mélodieuse des instruments à cordes qui l’ont donc depuis quasiment toujours bercé, celui qui passait son temps libre à jouer au football dans le quartier Akkari de Rabat a par ailleurs également nourri son ouïe avec les symphonies de Beethoven et de Mozart. A ce propos, il se souvient des nuits où ses frères intervenaient pour lui faire découvrir les instruments utilisés dans les œuvres des grands compositeurs. “J’avoue qu’au départ j’éprouvais tant de difficultés à rester attentif à leurs explications, mais cela a changé avec le temps”, se rappelle-t-il.

A la croisée des chemins
Âgé d’à peine 15 ans, M. Tamim s’inscrit au conservatoire de musique et de danse de Rabat. Chérissant alors encore le football, c’est à cette époque qu’il tranche définitivement pour le quatrième art et plus précisément le violon. Il ne manque alors pas une seule séance de cours, et, à force de répétitions, en enchaînant les pincements de cordes et les mouvements d’archer, il perfectionne son talent et ses techniques de jeu au violon. Et il faut dire aussi qu’il bénéficie, tout au long de sa phase d’apprentissage, d’un excellent encadrement, en la personne de son professeur, Orth Hans. “Mon amour pour le violon n’a cessé de croître surtout grâce à lui. Il m’a appris beaucoup de choses”, se confie-t-il. M. Tamim exprime par la même occasion son admiration pour les qualités humaines de ce professeur qui a par ailleurs enseigné ses deux frères aînés vingt ans auparavant.

Récipiendaire de diplômes en violon classique, violon-alto et violon arabe, M. Tamim commence à animer des formations et des cours de violon notamment au conservatoire de la Gendarmerie royale, celui de la Garde royale et celui des Forces armées royales (FAR) ainsi que dans différentes école de danse et de musique au niveau de Casablanca et Rabat. Il intègre ensuite l’Orchestre philharmonique du Maroc et l’Orchestre symphonique royal en tant que premier violon, et ce depuis leur création. Une prouesse, s’il en est!

Durant sa carrière professionnelle, M. Tamim a également multiplié les participations aux concours nationaux et internationaux. Aussi, c’est grâce à son audace et à son expertise qu’il a participé à trois reprises en 1991, 1993 et 1997, à la tournée en Méditerranée avec l’Orchestre des jeunes de la méditerranée (OJM). En 1995, il décroche une bourse de stage aux États-Unis et, de fait, prend part à une formation en musique de chambre avec l’ensemble “Apple Hill Chamber Player” à New Hampshire.

Médaille de vermeil
En quête de savoir, le jeune musicien, avide de multiplier les expériences à l’international, il décroche derechef une autre bourse, cette fois-ci pour étudier en France. Dans le cadre de cette formation, il dit avoir profité d’un enseignement assez poussé avec son professeur russe Irina Medvedeva, qui violoniste virtuose ayant à son actif quatre grands prix internationaux. M. Tamim obtient plus tard un diplôme “médaille de Vermeil” en violon et s’inscrit en DEA capital humain.

Après des soucis de santé, il regagne son pays d’origine, le Maroc. Il reprend donc l’enseignement du violon en tant que vacataire au Conservatoire national de musique et d’art chorégraphique de Rabat et poursuit en parallèle ses études supérieures. A partir de 2012, il accède au grade d’administrateur au sein dudit conservatoire. Cinq ans plus tard, il assume la direction de cet établissement qui compte désormais plus de 126 professeurs dispensant des cours collectifs et individuels dans 27 disciplines.

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