LE BON SENS DE GUTERRES

Abdellatif Mansour

Dernier rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara


Les dernières manœuvres d’Alger dévoilées et neutralisées. Il n’y aura d’autre solution que l’autonomie sous souveraineté marocaine.

Il est arrivé, à plus d’un titre, au terme d’un Conseil de sécurité de l’ONU, que le sort du Polisario soit joué, que le dossier du Sahara marocain soit définitivement clos et classé sans appel. L’ONU avait suffisamment de formules ambiguës dans son sac pour donner à croire en faisant semblant. Il arrivait même qu’on pavoisait, sans retenue avant de déchanter en silence. Il y a de très fortes chances que ce ne soit pas le cas, cette fois-ci. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a donné des gages solides dans ce sens, lors de la présentation de son dernier rapport, le 3 octobre 2018 , sur le Sahara, devant le Conseil de sécurité. Le Polisario et l’Algérie, qui n’avaient pour objectif que de faire durer ce plaisir mortifère à l’envi, criaient victoire, en attendant que l’affaire du Sahara pourrisse et s’enlise un peu plus, jusqu’à ce qu’elle soit offerte comme sur un plateau aux polisariens d’Alger par l’ONU.

C’était en gros la technique, diluée dans le temps, des prédécesseurs d’Antonio Guterres. C’était également le projet explicite, par la parole et par le geste, de Ban Ki-moon, l’ex SG de l’ONU, avant qu’il ne soit prié de déguerpir.

Tout indique que cette époque et ses méthodes dilatoires, en guise de diplomatie onusienne, est révolue. Désormais, l’ONU semble vouloir devenir un appareil opérationnel là où elle intervient sur un dossier qui lui est confié.

Il est nécessaire de rappeler que le dossier du Sahara marocain est à nul autre pareil. Les manoeuvres algériennes voulaient aboutir à une situation absurde où les résolutions de l’ONU et de l’Union africaine (UA) s’annulaient mutuellement. Alger tenait à ce qu’un notable politique africain intervienne dans ce dossier au nom de tout le continent. La nomination du président mozambicain déchu Joaquim Chissano n’avait d’autre utilité que de brouiller les cartes dans les esprits et les faits. Envers et contre tout.

Les élucubrations algériennes à propos d’une drôle d’africanité ne passeront pas. Dans la même ligne de conduite et les manigances grossières, les services algériens ont tout fait pour impliquer l’Union européenne (UE). Jusqu’à la dernière ligne du récent rapport, ils n’ont pas désespéré de faire de l’UE une partie prenante de la question du Sahara marocain. À ces Africains piqués d’une algérianité polisarienne et à ces Européens pro-Polisario, le SG de l’ONU, dans son dernier rapport, mettra tout le monde d’accord.

La question du Sahara restera exclusivement entre les mains de l’ONU et de nul autre organisme continental. Peine perdue, malgré toutes les formes de pression et de tentation. Les délégations successives encadrées par des individus proches du Polisario et des pétrodollars algériens, venus soi disant enquêter sur l’investissement local des ressources halieutiques, sont revenus bredouilles. Le Sahara connaît un développement sans précédent que même les victimes de tropisme séparatiste ne peuvent ignorer.

Dans le même ordre d’idées fallacieuses, on nous rabâche les oreilles avec les «territoires libérés»; tel Guerguerate aux frontières avec la Mauritanie, et un autre trou dans l’océan de dunes désertiques, Bir Lahlou et Rabbouni. Il s’agit en plus d’une zone démilitarisée depuis le cessez-le-feu du 13 septembre 1991, devenue le carrefour dangereux de distribution de drogues et d’armes pour les terroristes de la région. Après moult fanfaronnades, les trafiquants et les polisariens ont été obligés de partir. Une réalité que le dernier rapport du SG de l’ONU n’a pas omis de rappeler. Suite à cette série de reculades, le Polisario a eu à répondre sérieusement à la question de représentativité.

Qui représente qui et où? La réponse est donnée par les deux hauts fonctionnaires de l’ONU dont Horst Köhler, représentant personnel du SG de l’ONU pour le Sahara. Sur instruction d’Alger, le Polisario a refusé de recevoir les deux négociateurs à Rabbouni, localité de Tindouf en territoire algérien alors qu’il voulait les acheminer vers ce qu’il appelle les «territoires libérés».

Un distinguo que Antonio Guterres, connaisseur des lieux et du problème, refuse d’entériner. En somme, un contexte qui ne s’est jamais senti aussi proche de l’ONU et vice-versa. Les beaux principes derrière lesquels se cache un hold-up territorial, ça ne passera pas.

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