Suite à la fermeture des frontières entre la France et le Maroc, la France a autorisé l’entrée sur son territoire, en dehors des ressortissants français et des détenteurs de cartes de séjour, de Marocains détenteurs d’un visa touristique (C) qui répondent à des cas exceptionnels. Quelles sont ces exceptions? Les personnes concernées par l’une de ces exceptions doivent-elles justifier d’une autorisation spéciale ou dérogatoire délivrée par les consulats de France au Maroc?
Le contexte sanitaire actuel est inédit et fait peser, partout dans le monde, de fortes contraintes sur les déplacements que chaque pays met en place de façon souveraine. Pour répondre à votre question, permettez- moi d’abord de remettre les choses en perspective. Depuis le mois de mars 2020, date à laquelle la frontière aérienne entre le Maroc et la France a été fermée, le trafic aérien a connu plusieurs périodes: de l’arrêt total, aux vols sous régime d’autorisation gouvernementale, avec identification de catégories de voyageurs que chacun des deux pays a autorisées à rentrer dans leurs foyers ou à se déplacer, jusqu’au système des vols spéciaux qui opèrent aujourd’hui et ne sont accessibles qu’à certaines catégories de personnes. Car le trafic aérien normal n’a pas repris, les déplacements restent soumis à des conditions, tant au départ du Maroc que de la France.

Pour ce qui est de l’accès au territoire français, le seul fait d’être titulaire d’un visa n’est pas suffisant. Dans ce contexte, nous avons néanmoins pris des dispositions pour que tous les étudiants ayant une inscription dans un établissement d’enseignement supérieur en France puissent obtenir un visa et faire leur rentrée universitaire à la date prévue. D’ailleurs, le nombre de visas pour études délivrés en 2020 est comparable à celui de 2019. Nous faisons également en sorte que des personnes devant subir une intervention chirurgicale en France, une greffe d’organe ou suivre un traitement médical lourd entamé de longue date puissent également voyager, le cas échéant avec un accompagnateur.

En ce moment même, nous délivrons des visas à des centaines de travailleurs saisonniers qui, de longue date, se rendent en France pour participer à des travaux agricoles. Dans le même esprit, nous avons été très attentifs à permettre aux camionneurs et transporteurs de productions agricoles marocaines de franchir le détroit. Vous le voyez, ces situations sont très diverses, c’est pourquoi il est difficile d’en dresser un catalogue exhaustif. Nous agissons en toute transparence et nous mettons régulièrement à jour les informations relatives aux conditions de déplacements dans le contexte actuel. Ainsi, le site de l’ambassade présente toutes les catégories de personnes qui peuvent entrer en France avec une attestation de déplacement international disponible en ligne sur le site du ministère de l’intérieur français.

A ce jour, cette demande d’autorisation spéciale ou dérogatoire n’est pas clairement mentionnée sur le site de l’Ambassade de France à Rabat. Aucune communication autour de ce document incontournable n’a été faite par les autorités consulaires. Pourquoi?
Pour la raison que je viens d’évoquer, les cas sont si divers qu’il est impossible de tous les recenser. En outre, nous devons apporter à chaque situation individuelle la solution appropriée à ce contexte si particulier.

Ce laissez-passer ou cette dérogation de voyage est-elle liée à la fermeture des frontières ou sera-t-elle maintenue même après leur réouverture?
Là encore, les dispositifs en vigueur sont éminemment évolutifs. Ils cesseront avec la fin de la crise, que nous souhaitons la plus rapide possible. La prolongation de l’état d’urgence sanitaire au Maroc laisse penser que des mesures restrictives seront maintenues. Mais j’ai espoir que, malgré tout, le mouvement d’atténuation que nous connaissons côté marocain et côté français va se poursuivre.