Dans un monde où les guerres déchirent des nations et bouleversent des vies, le cinéma apporte parfois un éclairage sur les histoires poignantes qui émergent de ces tragédies. Le dernier film de Mohammed Jennane, intitulé «Asmahane», s’inscrit précisément dans cette démarche.

Projeté pour la première fois le 18 octobre 2023 au Mégarama de Casablanca, «Asmahane» ne se contente pas de raconter une histoire; il invite également le spectateur à s’immerger dans une atmosphère nocturne et à ressentir les complexités de la condition humaine. “Le résultat est vraiment impressionnant”, assure, avec beaucoup de fierté, le réalisateur du film, Mohammed Jennane, que Maroc Hebdo a accosté lors de l’avant-première.

Asmahane, le personnage central, est une jeune femme originaire du Liban, pays ravagé par la guerre. Elle arrive au Maroc et entame une transformation remarquable, passant de domestique à danseuse de cabaret. Le film se nourrit d’interactions riches, notamment avec le mystérieux Adam ainsi qu’un gangster qui apporte une dimension supplémentaire de tension à l’intrigue.

Moments de légèreté
En plus de l’histoire, palpitante, le film aborde également des sujets profonds tels que la foi. En effet, Asmahane, chrétienne, est plongée dans le contexte religieux marocain, dominé par l’islam et le judaïsme. Avec finesse, M. Jennane évite les clichés, tout en traitant de ces différences. Selon lui, «dès que ce lieu auquel on appartient est mis en péril, on doit le défendre pour exister». L’accent mis sur la tolérance religieuse est indéniable. Asmahane, en quête d’acceptation, est confrontée à la coexistence de différentes croyances. M. Jennane explique que son personnage «cherche à être acceptée pour ce qu’elle est». Cette exploration de la coexistence est équilibrée par des moments de légèreté, y compris des séquences humoristiques et des performances de danse.

M. Jennane, dont la carrière est jalonnée d’œuvres variées, continue d’explorer de nouveaux terrains avec «Asmahane». «Le drame est un moyen de décrire les particularités du genre humain,» nous confie-t-il. Ce dernier décrit par ailleurs “Asmahane» comme un «mélange de genres», soulignant sa volonté d’explorer la tolérance, l’amour et la diversité humaine.

Quant à l’équipe des acteurs, Kamila, talentueuse danseuse et actrice casablancaise, prend vie en tant qu’Asmahane, avec Oussama Bastaoui jouant également un rôle clé dans le film, en plus d’autres acteurs comme Hajar Masdouki, Sabah Benseddik ou encore Leila Hadioui.
Ainsi, Abdellatif Chaouqi, qui joue le rôle de Kamal, propriétaire du bar où Asmahane se révèle, partage cet enthousiasme:” Pour moi, ce film a été une aventure incroyable. Incarner Kamal m’a offert l’opportunité de plonger dans un univers riche et complexe. (...) C’est toujours un plaisir de participer à un projet où l’art et la technique fusionnent à ce point.”

Pour beaucoup de téléspectateurs rencontrés sur place à Mégarama, «Asmahane» est une représentation riche et nuancée des défis, des tensions et des moments de beauté que la vie peut offrir.