Entretien avec Soufiane Marsni, écrivain.

Soufiane Marsni : "C’est un roman qui m’avait pris beaucoup de temps"

« Les ballots » est le deuxième roman de l’écrivain marocain Soufiane Marsni. Dans le cadre de cette interview accordée à Maroc Hebdo, il revient sur la genèse de ce nouveau-né de la littérature marocaine d’expression française.


La parution de votre nouveau roman « Les ballots », édité avec le soutien du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, est prévue d’ici à quelques jours. Pouvez- vous nous donner un avant-goût de l’histoire ?
« Les ballots » est l’histoire de deux jeunes pêcheurs, complétement démunis, qui se trouvent mêlés à une sordide affaire de trafic de drogue. Tout commence un matin d’été, lorsqu’ils découvrent des ballots suspects disséminés sur la plage. Alors que Krimou, le héros du roman, prend ses distances dès qu’il comprit qu’il s’agit de la drogue. Réda, son ami et fidèle compagnon, tenté par l’argent que cela pourrait lui rapporter, s’approche de ces ballots.

Quelques heures plus tard, ils se font arrêter et emmener à la brigade de gendarmerie. Réda écope de deux années de prison ferme. Mais les choses ne s’arrêtent pas là pour Krimou dont les ennuis ne sont alors qu’à leur début. D’abord, il est attaqué par des brigands qui pensent qu’il savait où Réda avait caché la drogue, puis il a été arrêté à son tour, avant d’être relâché pour manque de preuve. Je n’en dirai pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture.

D’où a jailli l’idée d’écrire ce roman, et quelle a été votre source d’inspiration pour ce faire ?
L’idée du roman m’est venue en parcourant une page des faits divers. Malgré la concision de l’article qui ne donne aucun détail, excepté le fait majeur qui avait bouleversé l’existence d’un village de pêcheurs, l’imagination de l’auteur s’est chargée de combler les lacunes et d’étoffer toute une histoire dont l’intrigue n’est autre que la présomption d’innocence de mes deux personnages. Au-delà de l’histoire, le roman dénonce en filigrane le matérialisme de la société, ses tares intellectuelles et morales, les préjugés dont elle est imprégnée… Avant d’entamer l’écriture, je m’étais rendu sur les lieux qui avaient servi de théâtre à cette étrange histoire, j’avais passé des heures à regarder travailler les pêcheurs, à les écouter parler, et à arpenter la plage en rêvassant ; c’est ainsi que le roman avait pris forme dans ma tête.

Votre projet littéraire vous a demandé combien de temps ?
C’est un roman qui m’avait pris beaucoup de temps. J’avais entamé l’écriture au début de l’année 2020. L’épidémie qui s’est répandue dans le monde avait donné un coup de frein à mon projet d’édition. Mais cela ne m’avait pas empêché d’entamer un autre roman que j’ai fini même en moins d’un an, ce qui est un record pour un fonctionnaire. J’avais écrit aussi une nouvelle parue dans un recueil collectif.

Le retour des activités littéraires m’avait encouragé à ressusciter « Les ballots » en vue d’une édition. A priori, il ne lui manquait qu’une correction avant de le présenter à mon éditeur. Cependant des difficultés inattendues avaient fait en sorte que le travail prenne plus de temps que prévu. Je suis un auteur qui se remet toujours en question ; aussi j’avais osé retravailler mon texte de fond en comble, des chapitres entiers avaient été détruits, puis réécrits. Cependant, ces tourments ne faisaient que rendre l’écriture plus agréable et plus passionnante.

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