Tempête médiatique contre Alexandre Benalla

Plombé par ses origines?

Alexandre Benalla a obtenu, mardi 26 janvier 2019, sa libération dans l’enquête sur les violences du 1er mai 2018. Est-ce fin de ce feuilleton judiciaire?

C’est l’histoire d’une «petite  main» dont l’ascension est  devenue bien encombrante  pour l’Elysée. Le parcours  d’Alexandre Benalla, 27 ans, proche collaborateur  d’Emmanuel Macron placé sous  contrôle judiciaire notamment pour des faits  «d’usurpation de fonctions» et «violences»  sur un manifestant le 1er mai 2018, révèle  quelques zones d’ombre qui n’ont manifestement  pas empêché ce spécialiste de la  sécurité de conserver la confiance de ses  employeurs, jusqu’au sommet de l’Etat français.  Les médias se sont emparés de l’affaire  et, depuis, les hypothèses les plus folles sont  envisagées. De multiples enquêtes de nos  confrères français ont notamment mis en  avant ses origines marocaines. 

Alexandre Benalla «originaire du Maroc, aurait  modifié son prénom pour le franciser»,  peut-on lire dans les colonnes du Parisien en  juillet 2018. Né en septembre 1991 à Evreux,  en Normandie, Alexandre Benalla porte le  prénom de Maroine, comme le prouve son  acte de naissance que la presse française  a pu consulter. Il a grandi dans un quartier  sensible de la ville. Ses parents, d’origine  marocaine, se séparent après des relations tendues. Son père, professeur de chimie,  est violent et a tenté à trois reprises de l’emmener  au Maroc. Sa mère le cache alors et  fait alors franciser son prénom: il s’appellera  Alexandre. 

Contacts à Marrakech 
C’est donc sous ce prénom que Benalla s’est  fait connaître de l’opinion publique, ces derniers  mois, après avoir été filmé en train de  passer à tabac des manifestants le 1er mai.  Accusé d’avoir molesté ce jour-là des manifestants  à Paris en se mêlant à des CRS, celui  qui était devenu un homme de confiance  d’Emmanuel Macron, a été licencié par la  présidence de la République et mis en examen  en juillet. 

Alexandre Benalla a été le garde du corps  d’Emmanuel Macron pendant la campagne  électorale et est qualifié par la presse de  «collaborateur de l’Elysée». «Devenu  Président de la République, l’actuel chef  de l’État le glisse dans ses bagages et le  nomme responsable de la sécurité de ses  déplacements». 

On apprendra par la suite, qu’entre temps, il  a travaillé plusieurs années pour le groupe  Velours, spécialisé dans la sécurité privée et fondé par d’anciens policiers. Alexandre Benalla  est le dirigeant d’une antenne montée  par l’entreprise à Casablanca, en octobre  2015, qui cesse vite son activité avant d’être  dissoute en 2017. 

Une autre révélation de média français affirmait  qu’Alexandre Benalla envisageait de  s’installer au Maroc pour monter sa propre  société de sécurité. Selon une source proche  de La République En Marche, Alexandre Benalla  cherchait même des contacts à Marrakech.  Il souhaitait proposer ses services  à la jet-set qui gravite autour du milieu de la  nuit de la ville ocre. Il se serait même rendu  à plusieurs reprises au Royaume selon  la radio pour y nouer des contacts et tenter  de finaliser son projet. Alexandre Benalla a  par ailleurs contracté en décembre 2018, un  contrat de sécurité avec un oligarque russe  d’un montant de 980.000 euros (plus de 10  millions de dirhams). Cette somme a été  récupérée par la société Instra Conseil, domiciliée  à Marrakech, et dont Benalla serait  le patron. 

Ces épisodes n’ont cessé d’alimenter les  accusations et les théories des complotistes.  Selon le site d’information algérien Algérie  Patriotique, Benalla serait un espion marocain  qui opère pour la Direction Générale  des Etudes et de la Documentation (DGED).  «Alexandre Benalla a gravi les échelons  doucement mais sûrement depuis qu’il fut  introduit dans les rouages du Parti socialiste  par l’ancienne ministre de l’Education, Najet  Vallaud Belkacem, elle-même inféodée à  Rabat, aux côtés de Rachida Dati, Myriam  Al-Khomri, Audrey Azoulay et bien d’autres»,  écrit le journal algérien. Une théorie épinglée  par le compte Twitter Conspiracy Watch le  21 juillet 2018. 
Quoi qu’il en soit, l’avenir d’Alexandre  «Maroine» Benalla semble compromis en  France, où il est toujours en garde à vue

Articles similaires