TOUS ENTREPRENEURS, EST-CE POSSIBLE ?

DÉTECTER LES PROJETS LES PLUS PROMETTEURS, PASSAGE OBLIGÉ POUR TOUT JEUNE ENTREPRENEUR.

“Entreprendre ou périr”, «l’entrepreneuriat clé de la réussite», les slogans ne manquent pas pour présenter l’entreprenariat comme solution à tous les problèmes des jeunes, notamment ceux qui sont en situation de chômage. Ce fléau qui ronge la société et auquel on n’a trouvé aucune solution viable. A moins d’un miracle. Mais en économie il ne faut pas s’attendre à des miracles. Pour l’instant le chômage est toujours là. Preuve en est la série de chiffres dont nous abreuve le Haut Commissariat au Plan (HCP) presque chaque année. Pas plus tard qu’il y a une semaine, cet organisme public nous a rappelé la malédiction de ce fléau qui a atteint des pourcentages trop élevés notamment parmi les jeunes urbains âgés de 15 à 24 ans: pas moins de 39,2% contre 9% parmi le personnes âgées de 25 ans et plus.

Cerise sur le gâteau, plus de la moitié de cette catégorie d’âge sont primo-demandeurs d’emploi. D’emploi salarié, s’il vous plaît. Selon le HCP, près de 7 chômeurs sur 10 souhaitent travailler en tant que salariés. Ainsi, à moins qu’un changement ne s’opère avec le programme «Intelaka», monter son propre business n’intéresse pas trop grand monde. Entreprendre, c’est prendre des risques pour mettre en oeuvre une idée. Combien de nos jeunes sont ils prêts à le prendre? Pour l’instant, et au risque de nous tromper, aucune enquête, ni aucune analyse sérieuse et bien fouillée n’est venue nous dire que nous jeunes désirent bousculer la routine et rompre avec l’habitude. Quant à innover, c’est une autre paire de manches.

N’en déplaise à ceux qui ne cessent de nous répéter que les pays, les régions, les villes qui ne favorisent pas l’entreprenariat seraient condamnés à une perte de dynamisme économique, de croissance et d’emploi. Ils ne nous disent pas pourquoi nos jeunes s’accrochent au salariat. Ils ne nous disent pas, non plus, pourquoi notre pays paraît en retrait de nombreux pays émergents en termes de création d’entreprises. Certains observateurs avisés n’hésitent pas à nous rappeler que l’entrepreneuriat ne serait pas une activité valorisée dans la culture marocaine, davantage tournée vers la rente et les privilèges acquis. Pourtant, les changements dans le monde, provoqués, notamment, par la révolution des nouvelles technologies et le développement de l’internet auraient dû modifier l’image de l’entreprise pour la rendre plus acceptable et plus positive pour nos jeunes. De même, le pas à franchir pour passer du salariat au statut d’indépendant est devenu également plus simple.

Il faut ajouter que partout dans le monde, notamment développé, et après la fin des Trente glorieuses, années de forte croissance, les stratégies d’externalisation des grandes entreprises ainsi que les politiques publiques visant à faciliter la création d’entreprises ont contribué à ce regain d’intérêt. L’État dans ces pays a joué un rôle fondamental dans le développement de l’activité entrepreneuriale. Notre pays ne doit-il pas s’inspirer de ce qui s’est fait dans ces pays en optant pour une action visant à réduire les incertitudes grâce à un cadre institutionnel et administratif efficace?.

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