Plus de 4,5 millions, c’est le nombre des marocains résidant à l’étranger, répartis dans tous les continents. Une communauté dont la gestion et le suivi par l’Etat marocain s’avère difficiles, alors que les défis, notamment sécuritaires, se multiplient.
Ainsi, le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger a joué la carte de la culture, pour parer toutes menaces qui guettent cette communauté. «Le Maroc veut rendre accessible sa culture aux migrants marocains, mais aussi transmettre sa culture de la modération à l’Occident», déclare Anis Birou, le ministre chargé des chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration, lors de la présentation, le 15 juillet 2015 à Rabat, des grandes lignes d’une étude réalisée par le ministère visant la conception d’une nouvelle politique culturelle destinée aux Marocains du monde. Réalisée par un cabinet de conseil marocain, conjointement avec des experts en étude d’opinion pour interroger les ministères concernés et un échantillon de 402 personnes dont 80% de MRE d’Europe, cette étude veut mettre en place une politique culturelle qui répond aux attentes et aux besoins des Marocains du monde.
Le Maroc aspire ainsi à assurer une offre culturelle compatible, à la fois, avec les particularités des MRE, et avec celles de chaque pays de résidence de la diaspora marocaine. Face aux forces influences étrangères, en particulier l’extrémisme, il est plus que jamais urgent de préserver l’identité nationale des Marocains du monde dans ses dimensions culturelles, linguistiques et religieuses et renforcer leurs liens avec leur pays d’origine. Approche novatrice Pour mener à bien cette mission, le département de Birou se repose sur deux piliers, à savoir la consécration de l’image d’un Maroc ouvert, attaché à ses traditions, ainsi qu’une politique culturelle émergente qui consolide cette image par des moyens novateurs.
Bien évidemment, une telle manoeuvre vise aussi, et surtout, à préserver puis améliorer l’apport économique et en matière de développement des MRE au profit du Maroc. Le ministère estime que la dimension culturelle reste la plus vitale en matière d’enrichissement de la relation du Maroc avec ses citoyens à l’étranger, parce qu’avec ces composantes linguistiques, affectives et religieuses, elles sont plus à même de faire bouger les autres dimensions, dont celles économique et de développement. Les résultats du débat autour de cette étude seront soumis au gouvernement et qui portent sur les problématiques de financement de cette politique culturelle. Le prochain objectif reste de créer une agence spéciale, afin d’élaborer et de mettre en oeuvre cette nouvelle politique culturelle.