LA VOIX DE L'AFRIQUE

Discours du Maroc devant l'Assemblée générale de l'ONU

Les intérêts supérieurs du Maroc recoupent ceux des peuples épris de paix et de liberté et en particulier les espoirs du continent.

La 74ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, ouverte le 23 septembre 2019, à New York, a été l’occasion pour le Chef du gouvernement de réitérer, dans son discours du mardi 24 septembre, les axes de la diplomatie marocaine et les principes qui la fondent. Il y a des fondamentaux qui s’en dégagent; ils donnent matière à une appréhension intelligible et cohérente de la mise en oeuvre de la politique étrangère du Royaume.

Dans cette ligne-là, le Maroc rappelle, précise, met en perspective des initiatives et dresse en même temps un bilan d’étape. Ce qui a été entrepris, bien sûr, mais aussi ce qui reste à faire. Les intérêts supérieurs du Maroc recoupent ceux des peuples épris de paix et de liberté et en particulier les espoirs et même les idéaux du continent. Le Maroc veut ainsi faire bouger les lignes, celles qui ankylosent pratiquement le système international actuel et qui pèsent de tout leur poids sur les peuples et les sociétés, freinant leur progrès social et leur développement. À Cet égard, le Maroc a interpellé l’ONU en lui recommandant d’aider et d’accompagner la «Renaissance de l’Afrique». Ce continent ne veut plus être marginalisé –comme il l’a été durant des décennies. Il entend désormais se prendre en charge, compter sur ses propres forces et ses potentialités. Toutes les analyses et prospectives de ce siècle arrivent à cette même conclusion: L’Afrique est le continent du futur.

Cette problématique-là est assurément un grand dessein. Il est attractif mais surtout mobilisateur parce qu’offrant l’espoir et nourrissant l’espérance de citoyens et de peuples qui ne demandent qu’à adhérer à ce destin qu’ils veulent assumer et maîtriser. Tout cela, le Maroc l’a bien compris. Et ce qu’il entreprend depuis plus d’une décennie participe d’une vision royale. Celle-ci s’est construite non pas autour de slogans ni de postures; bien au contraire, elle se fonde et se décline autour de nouvelles grandes pistes qui tracent la voie et le cap. Quand le Maroc met en exergue la coopération Sud-Sud, il s’y investit par des projets, des contrats, un partenariat gagnant-gagnant.

L’exigence d’efficience est prise en compte, la solidarité aussi. Les flux d’investissement qui font de Rabat le deuxième pays en matière d’investissements directs en Afrique témoignent de cet engagement. Que tant de secteurs soient éligibles fait également sens. Les opérateurs privés se sont ainsi mobilisés (banques, télécommunications, promotion immobilière…). Mais l’État et de grandes entreprises publiques ont suivi cette nouvelle dynamique où des grands groupes se distinguent par le transfert de leur savoir– faire et de leur capacité d’innovation. Il faut y ajouter des programmes sociaux (formation, santé…) visant l’amélioration des conditions de vie des populations. C’est cela, la finalité: assurer le progrès social.

Mais il y a plus. Le Maroc redéploie également sa diplomatie en insérant des secteurs où il dispose de ce que l’on pourrait appeler des avantages compétitifs. Avec les acquis de la COP 22 qui s’était tenue en 2016 à Marrakech, le grand dossier de plus en plus problématique du changement climatique devient pratiquement structurant dans les relations internationales.

L’Afrique est ainsi appelée à être partie prenante dans le débat mondial actuel. Pour ce qui est des migrations, se vérifie également la priorité qui a été donnée par Rabat. S.M. le Roi a été consacré par l’Union Africaine comme «Leader africain» et sa proposition de création d’un observatoire dédié avec son siège à Rabat a été validée. Même constat sur d’autres questions qui sont autant de défis pour l’ensemble du continent.

Que ce soit en effet pour la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme, la cyber-sécurité, ou la réforme de l’UA, le Maroc se distingue par une expérience, un savoir-faire et des propositions qui peuvent être le vecteur du changement dans le continent. Son intérêt pour la mise à plat du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) pour le recadrer sur des bases d’unité et de solidarité, avec clarté, objectivité et impartialité complète les acquis et les avancées liés à la réintégration du Royaume au sein de sa famille institutionnelle à la fin janvier 2017.

Aux Nations Unies et ailleurs, le Maroc est la voix de l’Afrique. Il porte des messages et une vision; il ne cesse d’oeuvrer à ce que le continent soit acteur dans la vie internationale et ce dans le cadre d’une action multilatérale capable de s’adapter aux mutations, voire aux convulsions du système international.

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