34ÈME ÉDITION DE LA COUPE D’AFRIQUE

YES WE "CAN"

Nous les Marocain-e-s avons chanté à tue-tête l’hymne nationale et scandé slogans, psaumes et louanges pour que notre jeune équipe gagne.


La Coupe d’Afrique des Nations (CAN) vient de commencer. La 34e édition se déroule en Côte d’Ivoire jusqu’au 11 février. Les trois mousquetaires maghrébins sont favoris aux côtés notamment du Sénégal tenant du titre, l’Egypte finaliste et les Eléphants ivoiriens. Si l’on se fie au classement de la FIFA, nous sommes les meilleurs au 13e rang, le Sénégal au 20e, la Tunisie et l’Algérie en 28e et 30e place.

Pourtant tout cela ne veut rien dire. Cela se joue sur la pelouse et pas sur le papier. Je ne vais pas paraphraser notre jeune prodige Azeddine Ounahi qui a critiqué le jeu des Pharaons, car le football modern aujourd’hui donne moins de crédit au spectacle. L’Egypte est au sommet de l’Afrique. Cela ne discute pas. Ce qui compte, c’est de gagner à la fin. Il suffit de demander à notre coach Regragui et vous aurez la réponse. Ce dernier sait très bien que tout autant que la performance individuelle, le jeu moderne valorise le travail d’équipe, la solidarité, la division des tâches, le collectif à l’image du monde industriel dont le football est historiquement le produit. Tout se joue sur le terrain, chaque poste requiers des qualités, chaque joueur doit jouer ses partitions comme il faut.

La force du stoppeur et la hauteur du libero qui sait se faire respecter, l’endurance des milieux de terrain, les « casseurs » véritables poumons de l’équipe. Sans parler des dribbles des ailiers et l’efficacité de l’avant-centre. C’est un travail d’équipe et l’Egypte en est l’exemple parfait. Leurs si titres ne sont pas le fruit du hasard. Le chef d’orchestre et son staff technique en savent davantage. Ils mettent en oeuvre les schémas tactiques appropriés pour réussir la partie. A l’image de notre premier match face à la Tanzanie. Nous avons tous crié, vibré et fêté après les trois buts marqués. Les cris de joie ont bien résonné dans toutes le territoire du Royaume de Tanger à Lagouira. Même si, nombreux sont celles et ceux qui ne saisissent pas complétement les subtilités du jeu, les schémas stratégiques, les 4-4-2 en losange, 3-4-3-1 ou 4-3-3 et tactiques de l’entraineur nationale et son staff technique. Ce n’est pas le but, vont dire certain-e-s. Oui, nous sommes tout à fait d’accord.

Les commentaires des commentaires fusent de partout sur les réseaux sociaux. Tout le monde y va de son couplet préféré. Les choix des joueurs et l’obstination du sélectionneur pour tel ou tel joueur ou détriment d’un autre plus méritant aux yeux des spectateurs, posent des points d’interrogation. Certains trouvent que c’est bien évident que ces matches de football où notre sélection prend parti donne aux spécialistes et aux amateurs lambdas l’opportunité de se reconvertir en experts es-football. Que les choix tactiques de Regragui font couler beaucoup d’encre. Certains versent dans les polémiques et affichent leur contestation bien déclarée à tel ou tel joueur.

D’autres affirment tout simplement que tant que l’on gagne ses critiques sont vaines. Que l’essentiel est de marquer et garder le but vierge, de se qualifier au prochain tour et d’aller plus loin dans cette compétition continentale. Nous sommes toutes et tous en osmose avec les joueurs sur la pelouse. Une équipe jeune 100% marocaine, dirigée par un jeune staff 100% marocain qui reflète une autre métaphore de notre l’identité collective et de la « Nation » retrouvée car les joueurs représentent une mosaïque de villes, de communes et de régions, des locaux ou des fils d’immigrés qui ont choisi la France, la Belgique, l’Espagne ou les Pays-Bas comme terres d’accueil. Nous les Marocain-e-s avons chanté à tue-tête l’hymne nationale et scandé slogans, psaumes et louanges pour que notre jeune équipe gagne. Pourvu que cela dure tout au long de la Coupe d’Afrique pour ramener le trophée à la maison. Allez les Lions de l’Atlas, nous sommes toutes et tous derrière vous !.

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