Agadir: démolition de plusieurs chantiers dans la station Taghazout Bay

Ce scandale immobilier a éclaté suite à une colère royale après une visite impromptue effectuée par de S.M. le Roi Mohammed VI dans le site touristique le plus célèbre dans le Royaume.

C’est un véritable tremblement de terre que vient de connaître la station balnéaire Taghazout Bay, à 20 kilomètres de la ville d’Agadir. Plusieurs constructions et autres chantiers ont été détruits durant le week-end du samedi 15 et dimanche 16 février 2020 sur ordre des autorités locales.

L’ordre de démolition est la conséquence d’une colère royale après que S.M. le Roi Mohammed VI ait visité les lieux pendant son séjour à Agadir et constaté de graves irrégularités liées au non respect des règles de l’urbanisme. La colère royale a provoqué une onde de choc pour les promoteurs de ce projet titanesque, qui a coûté la bagatelle de 10 milliards de dirhams. Il s’agit ainsi de la CDG, qui détient 45% des parts de la société d’aménagement et de promotion de la station Taghazout (SAPST) constituée pour gérer le projet. On trouve également d’autres actionnaires comme Sud Partners et le fonds public Ithmar Al Mawarid, qui détiennent respectivement, à parts égales, 25% des parts de la société gestionnaire. Enfin, il y a la société marocaine des investissements touristiques (SMIT) avec 5% des parts.

Les démolitions ont concerné plusieurs chantiers. C’est ainsi que Sud Partners a été sommée de détruire 24 villas pour dépassement des superficies autorisées au niveau des sous-sols ainsi que des étages entiers non autorisés. Pour la CDG, la démolition a touché 4 villas de 160 mètres carrés chacune qui ont été réalisées sans autorisation de construction. La CDG s’est vu également obligée de démolir les extensions non autorisées au niveau du deuxième étage d’un immeuble. Le non respect des règles de l’urbanisme et des cahiers des charges est la principale motivation derrière toutes ces démolitions pour lesquelles des rapports techniques complets ont été établis par les experts du ministère de l’Intérieur.

Une station "maudite"
Reste désormais à établir les responsabilités de chacun dans ce scandale immobilier qui n’aurait jamais éclaté sans l’intervention de S.M. Mohammed VI. Ce scandale immobilier intervient à quelques mois de l’ouverture officielle de cette station «maudite», qui a connu par le passé de nombreux reports et autres péripéties liées à sa réalisation. Avant l’arrivée de la CDG et des autres investisseurs marocains, la construction de Taghazout Bay était, au milieu des années 2000, entre les mains de nombreux investisseurs étrangers.

Parmi eux le fonds américain Colony Capital ou encore le groupe saoudien Dallah Al Baraka de son propriétaire, Cheikh Salah El Kamel. Tous se sont retirés après avoir promis monts et merveilles aux autorités marocaines. Cela avait plongé la station dans l’incertitude pendant plusieurs décennies. Alors que le site est considéré comme l’un des plus splendides dans la région et même dans le monde, Taghazout Bay se retrouve à nouveau au coeur d’un scandale dont les conséquences ne sont pas encore terminées.

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