Entretien avec Khalid Benjelloun, Président du Conseil d’affaires maroco-saoudien

Khalid Benjelloun : "Le forum économique va donner un nouvel élan aux échanges et investissements maroco-saoudiens"

Plus d’une centaine d’hommes d’affaires marocains prendront part les 21 et 22 janvier 2024 dans la capitale saoudienne, Ryad, à une importante mission économique organisée par le CGEM. Une occasion pour booster les relations économiques avec ce pays du Golfe dont la stratégie 2030 offre de grandes opportunités d’investissements.


Dans quel contexte de coopération bilatérale se présente le forum économique Maroc-Arabie Saoudite qui sera organisé les 21 et 22 janvier 2024, en coopération avec la Fédération des chambres saoudiennes ?
Ce forum économique s’inscrit dans un contexte global caractérisé par l’excellence des relations bilatérales. Cela dit, la balance commerciale entre les deux pays penche du côté de l’Arabie Saoudite qui exporte vers le Maroc l’équivalent de près de 5 milliards de dollars tandis que le Maroc exporte l’équivalent de moins de 1 milliard de dollars. Ces dernières années, les exportations marocaines ont évolué. C’est la première fois où le Royaume exporte des pièces automobiles. Il exporte davantage de produits agricoles. L’Arabie Saoudite exporte en gros les hydrocarbures et les produits pétro-chimiques, mais aussi de la plasturgie.

Que pouvez-vous nous dire sur les deux délégations participant à cette rencontre d’affaires et sur les intentions d’investissement ou de co-investissement ?
Le forum économique va réunir 110 hommes d’affaires marocains représentant de grandes et moyennes et entreprises qui évoluent dans sept secteurs d’activités, l’agriculture, l’industrie chimique, la santé (laboratoires pharmaceutiques), le secteur financier (banques et assurances), le textile, le tourisme et les nouvelles technologies de l’information et de la communication et la construction.

La délégation marocaine sera présidée par le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, avec la présence de représentants de l’Agence marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE) et des départements du Commerce et de l’Investissement. Du côté de l’Arabie Saoudite, on a enregistré la présence de 1500 hommes d’affaires.

Lors de cette rencontre, les responsables saoudiens vont nous présenter la stratégie 2030 du pays qui a pour objectifs de développer les infrastructures et les investissements dans divers secteurs dont le tourisme. Ce sont autant d’opportunités d’investissements pour les entrepreneurs marocains. Avec leurs homologues saoudiens, ces derniers vont saisir l’occasion pour investir dans ce pays de 35 millions d’habitants, le principal marché de la région du Golfe. Mais également pour créer des partenariats ou des joint-ventures dans le but d’aller vers le marché africain où nombre d’entreprises marocaines des secteurs financier, pharmaceutique, de la construction et de la pétro-chimie y sont déjà implantés. Le forum économique va donner un nouvel élan aux relations économiques et aux investissements maroco- saoudiens.

Quels sont, selon vous, les moyens de porter les relations économiques entre les deux pays et au-delà les investissements de ce pays du Golfe au Maroc à un palier supérieur ?
Au Maroc, actuellement, il existe près de 250 entreprises saoudiennes. En revanche, sur le marché saoudien, seuls une trentaine d’entreprises y sont implantées. Cette faible présence des entrepreneurs marocains est due à plusieurs facteurs, notamment l’ignorance des mécanismes du marché saoudien et un manque de communication. Aujourd’hui, les Saoudiens sont plus ouverts aux investissements marocains.

Encore faut-il que nos banques et compagnies d’assurance s’installent en Arabie Saoudite pour accompagner nos entreprises dans leurs projets d’implantation et d’investissement. Du côté de l’Arabie Saoudite, le pays offre des incitations fiscales attractives et des taux d’intérêts alléchants pour des levées de fonds. Dans la même lignée, le Maroc et l’Arabie saoudite sont actuellement en discussion pour le lancement courant 2024 d’un fonds commun pour soutenir les petites et moyennes entreprises à l’exportation et à l’investissement, dans le but d’augmenter le volume des échanges commerciaux bilatéraux.

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