RÉGION BENI MELLAL KHÉNIFRA

Le manque d’eau plombe l’agriculture

Manquant cruellement d’eau en raison de la persistance de la sécheresse, les agriculteurs de la région ont vu leurs cultures se détruire. Une situation dramatique qui a poussé bon nombre d’entre eux à brader leurs terres et leur bétail et partir sous d’autres cieux à la recherche de conditions de vie meilleures.


Bien qu’elle soit une terre agricole par excellence, connue pour ses riches cultures dans les céréales et l’oléiculture, la région de Beni Mellal Khénifra est marquée actuellement par une situation hydrique extrêmement dramatique. Le barrage Bin El Ouidane, un des principaux barrages dans la région, est rempli à seulement 10% de sa capacité.

Il était à un niveau de 5% il y a seulement quelques semaines, avant les dernières pluies qui ont permis au barrage de relever son niveau d’eau. Abdellah, un petit agriculteur de la région, parle d’une agriculture presque totalement en ruine. « Avec le manque d’eau, toutes nos cultures sont détruites. Notre situation est tellement grave que beaucoup d’agriculteurs et d’éleveurs ont dû brader leurs champs et leurs terres pour aller sous d’autres cieux à la recherche de conditions de vie meilleures», nous déclare-t-il. Et pourtant, la région Beni Mellal Khénifra est l’une des régions agricoles les plus importantes dans le Royaume.

Objectifs souhaités
Selon les derniers chiffres rendus publics par le ministère de l’agriculture, les filières agricoles cultivées dans la région comprennent la betterave, l’olivier, les agrumes, et le maraîchage au niveau de la production végétale, et la production de lait, et de viande rouge et blanche au niveau de la production animale. Quant aux filières de niche, elles sont constituées de certaines productions de terroir comme le grenadier, le miel, la niora, le sésame, le caroubier, le cactus et les plantes médicinales.

Pour la consolidation des potentialités du secteur agricole, la région avait procédé à l’élaboration et la mise en oeuvre de son plan agricole régional, qui constitue la déclinaison régionale du Plan Maroc Vert, stratégie nationale pour le développement du secteur agricole. Plus de 110 projets potentiels ont identifiés et évalués et dont le montant d’investissement s’élève à environ 10 milliards de dirhams.

Mais tout cet argent investi n’a pas pu être rentabilisé selon les objectifs souhaités. Or ces derniers visaient de tripler ces montants à l’horizon 2030, mais la sécheresse qui a frappé la région ainsi que tout le Maroc n’a pas arrangé la situation. Rude, exceptionnelle et surtout persistante, la sécheresse n’a pas encore dit son dernier mot. Si elle persiste pendant les quelques années à venir, l’agriculture dans la région risque totalement de disparaître avec toutes ses conséquences économiques et sociales sur la population.

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