LA PROTECTION DU CACTUS EN MARCHE

Le Maroc met en place un plan d’urgence contre la cochenille

Ravagé par la cochenille, un insecte dont l’origine est encore jusqu’à aujourd’hui méconnue, le cactus vit certainement une grave crise de production. Mais le dernier plan d’urgence mis en place par le gouvernement pourrait sauver les récoltes pendant les prochaines années.


Le ministre de l’Agriculture Mohamed Sadiki lance de deux projets d’agriculture solidaire
dans les provinces de Safi et Youssoufia. Le 3 mars 2024.


Le cactus est une filière agricole emblématique au Maroc. Connu pour son fruit, les figues de barbarie, au goût exceptionnel et aux atouts nutritionnels très appréciés, le cactus s’est heurté ces dernières années à la maladie provoquée par la cochenille. Un insecte spécifique à cette culture et qui a provoqué des ravages dans plusieurs régions, notamment dans Rhamna dans la région de Marrakech et Ait Baamrane dans la région de Sidi Ifni. Des centaines de tonnes de ce fruit ont été détruites par cet insecte dont l’origine demeure encore jusqu’à aujourd’hui méconnue.

Selon des chercheurs de l’institut national de la recherche agricole (INRA), la majorité des cactus du Royaume ont été infectés par la cochenille. Mais, d’après eux, la reconstitution des vergers de cactus dévastés a commencé depuis 2022. Année pendant laquelle le gouvernement avait annoncé avoir introduit dans le Royaume huit variétés de cactus connues pour leur forte résistance à la maladie. C’était dans le cadre du plan d’urgence mis en place par les autorités pour sauver cet héritage agricole exceptionnel pour lequel le Maroc est connu sur le plan international. Le cactus est connu pour son cycle de production relativement long qui va de deux ans à cinq ans après sa plantation. «Nous estimons qu’il y avait 150.000 hectares de cactus au Maroc», nous précise un chercheur de l’INRA.

Nouvelles plantations
Sur le terrain, les ravages causés par la cochenille peuvent être envisagés sous un autre angle. «Avec la disparition du cactus, la pression du ravageur est désormais faible, voire inexistante. Donc en cas de nouvelles plantations, il y a très peu de chance qu’elles soient de nouveau attaquées par la cochenille. », estime le chercheur de l’INRA.

L’objectif est donc de reconstituer les populations de cactus. Deux solutions sont envisagées. L’INRA affirme posséder une collection de plus de 200 écotypes de cactus, particulièrement protégés car considérés comme un patrimoine national à préserver. Le projet annoncé par le gouvernement d’introduire huit variétés résistantes à la maladie est considéré comme une solution au désastre actuel. Les agriculteurs Marocains pourraient ressentir les fruits de ce plan à partir de cette année qui s’annonce prometteuse malgré le problème chronique d’eau.

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