UN RAPATRIEMENT AU GOÛT AMER

DÉMARRAGE DU RETOUR DES MAROCAINS BLOQUÉS EN ASIE ET AU MOYEN-ORIENT

Avant d’être rapatriés, ces Marocains doivent rallier, à leurs frais, Istanbul ou Paris, d’où sont organisés les vols marocains. Un calvaire pour cette catégorie de nos concitoyens, qui sont pour la plupart en situation financière très difficile.

Les opérations de rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger se poursuivent à un rythme soutenu. Après plusieurs pays d’Europe et d’Afrique, d’où sont partis des centaines de nos concitoyens en situation difficile pour regagner le Royaume, c’est désormais au tour des pays d’Asie et du Moyen-Orient d’être ciblés par les autorités marocaines. Les Marocains bloqués dans ces pays-là, qui se trouvent en situation de stress, sont invités à se rendre, à leurs frais, dans les capitales européennes ralliées par les vols humanitaires marocains, à savoir Istanbul et Paris. En clair, les Marocains bloqués en Asie et au Moyen-Orient doivent payer leurs billets d’avion pour regagner Paris ou Istanbul. Mais, une fois arrivés dans ces deux métropoles, les autorités marocaines prennent en charge les frais d’hébergement et de vol jusqu’à leur rapatriement dans la mère patrie.

Situation difficile
Ce choix logistique, qui s’est avéré particulièrement contraignant, et pour certains très difficile dans le contexte actuel de la crise sanitaire, s’est imposé aux autorités marocaines compte tenu de l’éloignement des capitales asiatiques. Il est également justifié par le fait que ces capitales n’abritent que peu de Marocains bloqués, soit un maximum d’une dizaine de personnes par pays et que l’envoi d’un avion pour ce nombre limité de Marocains serait financièrement très coûteux.

Mais, pour beaucoup, le gouvernement marocain aurait pu faire un geste en direction de ces Marocains, dont la plupart sont malades, épuisés et sans ressources financières et leur payer les billets d’avion jusqu’à Paris ou Istanbul. Ce geste aurait pu, ainsi, grandir l’estime et l’image des autorités marocaines aux yeux de cette population. Mais toujours est-il que ce procédé de rapatriement a été déjà employé, il y a quelques semaines, pour les Marocains bloqués dans les pays de l’Amérique Latine tels le Brésil, le Mexique ou encore l’Argentine.

Depuis le lancement des opérations de rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger, les autorités marocaines ciblent, en premier lieu, les personnes fragiles, atteintes de maladies chroniques ou encore en situation financière très difficile. Environ 5.000 Marocains ont ainsi été rapatriés. Selon des chiffres disponibles, plus de 4.000 Marocains sont bloqués à Istanbul et plus de 9.000 autres à Paris.

Au total, plus de 32.000 sont bloqués un peu partout dans le monde. Après plusieurs mois d’attente et de calvaire, nos concitoyens commencent à regagner leur pays. Mais ils doivent subir les conditions sanitaires qui leur sont imposées, à savoir une période de confinement de 9 jours en plus des tests de dépistage.

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