SAHARA MAROCAIN, UNE VISION D'AVENIR

Discours royal du 6 novembre 2019

Ce qui se construit dans le Sahara marocain et qui doit se poursuivre dans la région Souss–Massa, n’est–ce pas un palier et un vecteur d’une construction africaine à l’ordre du jour?

Les discours royaux à la Nation à l’occasion de la commémoration de la Marche Verte du 6 novembre 1975 sont toujours l’occasion de rappeler l’épopée de cette année-là. Une cristallisation de l’Histoire tellement prégnante dans la mémoire collective. Ce 6 novembre 2019, le Souverain l’a encore rappelée en précisant qu’elle était la preuve que «le Roi et le peuple marocain sont capables de relever les défis auxquels la Nation peut être confrontée.» La récupération des provinces méridionales a été l’un d’entre eux. Aujourd’hui, il en est un autre: le développement et le progrès social de leurs populations. Cette longue marche est entreprise alors que la cause nationale est largement confortée à l’international avec la dernière résolution du Conseil de sécurité (2494) en date du 30 octobre 2019, laquelle appuie le processus onusien de règlement négocié sur la base de la prééminence du projet d’autonomie interne, proposé par le Maroc, continument validé par le Conseil de sécurité depuis avril 2007.

Le Souverain est allé plus loin en s’attachant à définir une véritable feuille de route dans le cadre d’une vision d’avenir. La feuille de route? C’est la réarticulation profonde de la politique infrastructurelle en faveur des provinces sahariennes et de la région Souss-Massa: une liaison ferroviaire entre Marrakech et Agadir avec une extension vers la sud saharien, un réseau routier renforcé Agadir-Dakhla, la promotion d’un véritable pôle économique dans la région Souss-Massa. En somme, une mise à plat des politiques actuelles inscrites au chapitre d’une réallocation des ressources et d’une répartition plus équitable des richesses entre les régions.

Cette dynamique nouvelle doit se déployer également au niveau de l’espace maghrébin. Le Souverain réitère de nouveau le souci du Maroc d’une reconstruction du Maghreb pour en faire un espace d’échange, de progrès et de développement. Dans cette ligne–là, il n’interpelle pas les États de cette région, mais il prend en compte les exigences de la jeunesse et des opérateurs économiques relatives à un Maghreb ouvert, décloisonné, où le partenariat et la coopération seraient les vecteurs de cette grande ambition. Un Maghreb d’avenir répondant aux besoins et aux attentes des partenaires européens et africains ainsi qu’aux voeux profonds des frères arabes désireux de voir le Grand Maghreb prendre toute sa place dans «l’édification d’un nouvel ordre arabe». Pour cela, il faut rompre avec «l’immobilisme et le faible niveau de développement que connaissent nos peuples»: voilà «notre ennemi commun», conclut-il.

Par-delà les conjonctures diverses, ici et là, le Souverain pose en termes problématiques l’état des lieux et les chemins devant permettre d’avancer vers de nouveaux horizons. Ce qui se construit dans le Sahara marocain et qui doit se poursuivre dans la région Souss–Massa, n’est–ce pas un palier et un vecteur d’une construction africaine à l’ordre du jour? Le Maroc en a fait la priorité et c’est là, on le sait, le marqueur central d’une politique étrangère conduite par le Souverain depuis des années. Un axe de redéploiement vers le continent porteur de toutes les promesses d’avenir dans ce siècle.

Une conception également renouvelée des rapports interétatiques au profit d’une coopération sud-sud novatrice, redonnant confiance aux peuples du continent quant à leur destin et aux potentialités de leur développement.

Les provinces sahariennes ont été un moteur d’une reconquête territoriale et nationale servie par une démocratisation au milieu des années soixante-dix, poursuivie durant les décennies qui ont suivi. Elles ont été également l’accélérateur de la régionalisation prenant forme avec la Constitution de 2011. Leur modèle de développement à consolider sera l’interface emblématique entre le Maroc et l’Afrique en tant que porte d’entrée de nouveaux espaces de coopération et de partenariat.

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